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Cellules souches : le business de l'espoir
65 min
Disponible à partir du 02/09/2025
À la télévision le mardi 9 septembre à 23:35
Les cellules souches – dites cellules mères – qui peuvent être prélevées à la naissance d’un enfant recèlent un potentiel thérapeutique dont, dans certains pays, des sociétés privées ont fait un marché. Enquête sur CryoSave, une biobanque dont la faillite a révélé les nombreux manquements.
"À la naissance, vous avez le choix : les jeter comme des déchets médicaux, ou les stocker et les investir dans l’espoir" : ainsi communiquent de nombreuses biobanques auprès de leur clientèle potentielle – des parents en attente d’un enfant – pour les encourager à conserver les cellules contenues dans le sang du placenta et du cordon ombilical après l’accouchement. Car ces cellules souches pourraient un jour permettre de traiter certaines maladies affectant l’enfant ou l’un de ses parents – la recherche en médecine régénérative autorise en tout cas à le penser. Cet espoir incite des milliers de personnes à recourir à ce service de stockage, qui coûte en moyenne 2 500 euros pour une durée de vingt ans. Mais la gestion de l’opération n’est pas toujours transparente, comme le montre le cas de CryoSave, une biobanque dont la faillite, au tournant des années 2020, a laissé 300 000 familles dans une profonde détresse. Ainsi ces parents croates, qui ont souhaité récupérer les cellules confiées à la biobanque à la naissance de leur fille dans le but d’initier un traitement, lorsqu’elle a été diagnostiquée autiste. Mais celles-ci ont été déclarées inutilisables à la suite d’un transfert réalisé dans des conditions particulièrement opaques. Espagnol, Luis Daniel, lui, atteint d’une leucémie, est aussi prêt à tout pour retrouver la trace de ses cellules, qui ont échoué dans les cuves d’une société polonaise après la faillite de CryoSave.
Confrontation en règle
Avec les témoignages d’anciens clients qui en ont été victimes, ce documentaire dévoile les multiples irrégularités commises par ce groupe établi en Suisse après avoir rencontré des obstacles juridiques et financiers dans son pays d’origine, la Belgique. Si des milliers de familles ont ainsi été abandonnées par cette biobanque, dont le directeur général est ici confronté aux manquements, ces abus, qui montrent encore combien l’espoir et la vulnérabilité humaine peuvent être exploités par des sociétés mal gérées et, motivées par l’appât du gain, ne sont toutefois pas systémiques en Europe. Certains pays comme la Suisse l’autorisent (y compris dans le cadre de programmes non lucratifs et rigoureusement régulés), mais la conservation des cellules souches à des fins privées reste interdite dans beaucoup d’autres, dont la France.
Réalisation
Valeria Mazzucchi
Pays
Suisse
Année
2025