À suivre :
Leçon de cinéma avec Agnès VardaNastassja Kinski, une vie à soi
2 min
Disponible à partir du 11/08/2025
À la télévision le lundi 18 août à 23:20
Comment, depuis sa rencontre fortuite avec Wim Wenders, à 13 ans, cette rescapée d'une enfance chaotique a conquis sa liberté au fil de ses vies successives à l'écran.
"Le cinéma, c'est le seul amour que je connaisse", dit-elle, à 20 ans, pour expliquer le stakhanovisme qui la fait passer sans pause d'un plateau à un autre depuis qu'elle en a 13. Remarquée par le jeune Wim Wenders alors qu'elle s'adonne à sa passion de la danse dans un club d'ados, la gamine au visage grave, qui vole dans les magasins pour remplir le frigo et porte à bout de bras une mère à la dérive, bouleverse déjà dans Faux mouvement. Elle n'est pas encore majeure quand Roman Polanski la convainc de suivre les cours de l'Actors Studio, à New York, avant de tourner Tess, qui la consacre star – et la voit devenir un temps, à peine majeure, la maîtresse du cinéaste de presque trente ans son aîné. Mais si elle est jeune et vulnérable, Nastassja Kinski, qui a repris le nom de son père Klaus, acteur monumental et homme violent, a appris de son enfance confisquée l’art de parer quelques coups. Quand celui qui l'a abandonnée dès ses 5 ans tente de tirer profit de sa gloire naissante, elle ne le laisse pas approcher. Comédienne phénoménale et polyglotte, elle ne voulait pas être actrice, mais enchaîne les films et travaille avec acharnement des deux côtés de l'Atlantique : avec Wenders, encore, qui lui offre le personnage devenu iconique de Paris, Texas, puis Coppola, Schrader, Beineix... Mais si elle marque les années 1980 de sa douceur incandescente, Nastassja Kinski n'hésite pas à disparaître plusieurs fois. Car ce à quoi elle aspire avant tout, c'est d'être libre et de fonder une famille. Très loin du cinéma d'auteur, en Italie puis à Hollywood, elle se forgera pas à pas cette vie à soi rêvée.
Obscurité choisie
Nastassja Kinski, ou comment s'épanouir dans la pénombre... Dans ce portrait tissé d'archives méconnues, sa sincérité et son refus obstiné, dès sa prime jeunesse, de ne se laisser contrôler par quiconque crèvent l'écran tout autant que sa renversante beauté – laquelle lui permet de surmonter sans mal les pires excès de la mode des eighties. Regarder cette radieuse rescapée tracer son chemin au fil de ses vies successives au cinéma, du sommet du septième art aux fonds de tiroir de l'industrie, choisis en toute connaissance de cause, constitue un plaisir rare.
Réalisation
Marie-Gabrielle Fabre
Pays
France
Année
2022