Saint Boniface, évangélisateur des Germains

Né vers 673 dans le royaume anglo-saxon du Wessex, celui qui s’appelle encore Winfrid entre volontairement dans les ordres à l’âge de 7 ans. À la quarantaine, il renonce à une brillante carrière monastique pour prêcher l’Évangile sur le continent. Avec l’appui du pape – qui lui donne le nom de Boniface –, et celui de Carloman, le fils de Charles Martel, à la tête du royaume des Francs orientaux, le missionnaire, devenu par la suite archevêque puis légat apostolique, réforme le clergé (à travers le concile germanique de 742), bâtit des monastères et convertit les populations païennes en recourant à des méthodes parfois radicales. Près de Fritzlar, dans l’actuelle Hesse, il fait ainsi abattre un chêne sacré dédié au dieu germanique Thor. Après l’abdication de Carloman, évincé par son frère Pépin le Bref – qui sera sacré roi des Francs, fondant ainsi la dynastie des Carolingiens –, Boniface perd de son influence. Malgré son âge avancé, il décide alors de quitter son monastère de Fulda, dirigé par sa nièce Lioba, et de reprendre son bâton de pèlerin pour évangéliser la Frise, mission dans laquelle il avait échoué quelques décennies plus tôt face à l’hostilité du roi des Frisons Radbod Ier. C’est lors de cette expédition, en 754, qu’il sera assassiné, devenant ainsi un martyr.

Rayonnement spirituel et culturel
S’appuyant sur les éclairages de médiévistes, d’historiens et d’essayistes connaissant bien la vie de saint Boniface, ce documentaire retrace la trajectoire de l’évêque de Mayence, apôtre des Germains, qui a contribué à la mise en place de structures ecclésiastiques et à la résurgence d’une culture latine écrite en Germanie.