À suivre :
Dames et princes de la PréhistoireLes reines-prêtresses de Crète
2 min
Disponible à partir du 15/08/2025
À la télévision le samedi 16 août à 22:20
La civilisation minoenne, qui a régné sur la mer Égée à la fin de l'âge de bronze, était-elle dirigée par des femmes ? Une enquête passionnante et un état des lieux des recherches qui met en rapport l'époque étudiée et celle qui l'étudie.
De la période minoenne, tout le monde retient le Minotaure décrit par Homère, fils monstrueux de la reine Pasiphaé, femme de Minos, et d'un taureau, gardé au cœur d'un labyrinthe. Mais la civilisation minoenne reste plus obscure : on sait grâce aux fouilles de l'archéologue anglais Arthur John Evans, au début du XXe siècle, que la Crète, la plus grande des îles de la mer Égée, a abrité un peuple qui régnait sur les Cyclades, au nord, et les îles de Karpathos et Rhodes, à l'est. Si en 2025, l'écriture des minoens reste indéchiffrable, les vestiges de leurs palais ont soulevé de nombreuses questions : pourquoi sur les fresques aux couleurs vives les femmes sont-elles au premier plan, tandis que les hommes sont généralement à la marge de l'action ? Mise au jour lors de fouilles à Santorin, quelle est cette silhouette féminine, surdimensionnée, au centre d'un rituel d'adoration ? La théorie qui prend corps au fil de ces découvertes, selon laquelle la société minoenne était organisée de manière matriarcale, est-elle confirmée par la recherche ou est-elle le fruit d’une époque ?
Point de vue
Plus de cent vingt ans après la mise au jour du palais de Cnossos et la découverte de la culture minoenne, de nouveaux apports archéologiques bouleversent les thèses de l'archéologue anglais Arthur Evans. Le trône légendaire de Minos aurait-il été occupé non pas par un roi, mais par une puissante prêtresse ? Si certains documents iconographiques semblent l'attester, le directeur des fouilles du site archéologique de Sissi, en Crète, reste nuancé. Dans ses pas et grâce aux témoignages des savants qui l'accompagnent, se dessine la probabilité que la société minoenne était non pas matriarcale, mais matrilinéaire, c’est-à-dire que les biens matériels et l’ascendance de la lignée se transmettaient par héritage de mère en fille, ou matrilocale, un cas de figure où le mari emménage dans la maison de sa femme plutôt que l'inverse. Outre l'histoire passionnante d'une civilisation disparue, déchiffrée vestige après vestige par des passionnés, le documentaire d'Iris Fegerl révèle une historiographie soumise aux évolutions de société : les minoens étaient regardés comme patriarcaux lors de la montée du fascisme allemand, et plutôt matriarcaux pendant la deuxième vague du féminisme des années 1960…
Réalisation
Iris Fegerl
Pays
Allemagne
Grèce
Autriche
Année
2025