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Ceci est mon corps
60 min
Disponible à partir du 29/09/2025
À la télévision le lundi 6 octobre à 22:50
Victime d’un prêtre pédocriminel, Jérôme Clément-Wilz a documenté six ans de procédure jusqu’au procès. Un bouleversant journal filmé, à la portée politique.
Enfant dans les années 1990, Jérôme Clément-Wilz a été agressé sexuellement par un prêtre, Olivier de Scitivaux, ancien recteur de la basilique de Cléry-Saint-André, près d’Orléans. Les sévices ont duré des années, jusqu’à ses 14 ans. Ce passé, qu’il avait occulté, resurgit brutalement vingt ans plus tard, quand une autre victime du religieux se fait connaître. Jérôme témoigne et porte plainte en 2018, avec trois autres hommes : "Je raconte les attouchements chez lui et au caté, les couloirs où il me coinçait à la colo. Il est mis en examen, puis en prison." Aussitôt, le jeune réalisateur s’empare de sa caméra : se filmant lui-même, entouré de ses avocats ou de ses proches, il documente à la première personne une procédure judiciaire au long cours. Six longues années jusqu’à un procès aux assises qui se tient en 2024 – les faits ont entre-temps été requalifiés en viol. Un processus douloureux mais salvateur, durant lequel il prend peu à peu conscience de la réalité de ce qu’il a subi.
"Des trous dans la mémoire"
"J’ai des trous dans la mémoire. J’aimerais qu’Olivier me dise tout ce qu’il m’a fait, mais je sais que ce n'est plus possible. Seules les dernières années émergent, et dans mes souvenirs, souvent, je me vois sonner à sa porte, ressortir par le jardin. Mais de ce qui s'est passé entre : rien." Au cœur de l’enfance de Jérôme Clément-Wilz, il y a un vide : une amnésie traumatique qui a effacé les souvenirs des actes les plus anciens et les plus graves. Mais depuis la déflagration qu’est la confrontation avec son agresseur, ils reviennent par bribes, sous forme de flashes, de sensations physiques qui font effraction dans son corps. Au fil de l’avancée de la procédure, le réalisateur mène une enquête infiniment intime jusqu’aux tréfonds de sa propre mémoire. Il sonde aussi celles et ceux qui auraient pu, peut-être, l’arracher aux griffes du pédocriminel : ses propres parents, qu’il confronte, dans des séquences saisissantes, à ce qu’ils savaient, n’ont pas voulu voir, ou ont eux-mêmes occulté. C'est aussi, évidemment, l’inaction gravissime des autorités ecclésiastiques qui est mise en accusation, ainsi qu’une culture du silence qui profite aux agresseurs. Un bouleversant journal filmé, personnel et politique, dont on ne sort pas indemne.
Réalisation
Jérôme Clément-Wilz
Pays
France
Année
2024