L’Europe contre le plastiqueEurope et hop ! - 27/03/2019
4 min
Disponible jusqu'au 27/03/2030
L’environnement s’invite au cœur du Parlement européen aujourd’hui. Deux législations pour interdire les plastiques à usage unique et réduire les émissions de carbone des voitures doivent être approuvées. Ces problématiques environnementales devraient faire consensus, ce qui n’est pas le cas des conditions de travail des transporteurs routiers, qui divisent le Parlement. Enfin, il sera question des brevets des fruits et légumes. Un conseil à tous les amateurs de brocoli : gare à vous !
L’actualité européenne aujourd’hui, c’est une question d’environnement.
Environnement
Les pailles, les assiettes en plastique, les cotons tiges… on les utilise une fois et puis c’est fini. Bien sûr c’est pratique, mais c’est très mauvais pour l’environnement. C’est pour cette raison que le Parlement européen devrait décider aujourd’hui d’interdire les plastiques à usage unique… Le but est aussi d’empêcher leur rejet dans la nature et notamment dans la mer. Selon la Commission, plus de 80% des déchets dans l’océan sont en plastique… En deux ans, ces plastiques devraient donc disparaître des supermarchés.
Les plastiques, c’est une chose, les voitures, c’en est une autre. Aujourd’hui, le Parlement européen doit aussi voter pour réduire les émissions de CO2 des nouveaux véhicules de 37,5% d’ici 2030. Le but ? Faire baisser les émissions carbones liées à la circulation de 60% d’ici 2050.
Transporteurs routiers
Si l’environnement devrait faire consensus au Parlement, ce n’est pas le cas des conditions de travail des transporteurs routiers. Un vote devait avoir lieu aujourd’hui sur cette législation controversée et a été reporté in extremis à début avril. Pourquoi ? Parce que le président du Parlement avait reçu plusieurs milliers d’amendements pour modifier cette législation et craignait un nouveau chaos…Le texte a déjà été rejeté deux fois en plénière en juin et en juillet.
Le problème ? La législation vise notamment à augmenter le temps de repos des transporteurs et à combattre le dumping social. Un transporteur routier polonais qui exerce en France doit par exemple toucher le même salaire qu’un transporteur français… Ce qui n’arrange pas les pays d’Europe centrale et orientale comme la Pologne, la Hongrie, mais aussi l’Irlande et le Portugal… Des pays dont l’économie dépend en grande partie du transport routier.
Ventes d’armes
Pour Anne-Marie Descôtes, l’Allemagne menace le projet de défense franco-allemand. L’ambassadrice de France à Berlin n’y va pas de main morte. Elle cible la politique allemande d’exportations d’armes dans une communication. Elle la juge trop "imprévisible". Pourquoi ? Parce que l’Allemagne a complètement interdit l’exportation d’armes vers l’Arabie Saoudite depuis octobre dernier et l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Le problème, c’est que cette décision bloque ses voisins européens et les ventes d’avions de combats et de transport, d’hélicoptères et de missiles… Un exemple : si un hélicoptère contient ne serait-ce qu'un seul composant d'origine allemande - ce peut être un joint ou un roulement à billes - alors il doit avoir un permis d'exportation allemand. Et cela peut parfois prendre plus d'un an. De fait, de plus en plus d'entreprises produisent "German free", prévient l’ambassadrice. Le gouvernement allemand doit décider d'ici dimanche s’il va prolonger le gel des exportations d’armes vers Riyad.
Des brevets pour les fruits et les légumes
Au fait, les fruits et les légumes sont-ils des inventions ? Oui, s’ils sont sélectionnés et croisés. Ils sont alors obligés d’être brevetés. C’était la règle jusqu’en 2017. L’office européen des brevets en délivrait donc pour une tomate particulièrement adaptée au ketchup, ou encore pour un brocoli longiligne et donc plus facile à récolter. Mais une fois brevetés, ces légumes devenaient trop chers pour les petits producteurs et les cultivateurs.
Alors, en 2017, l’office a simplement arrêté de breveter... et s’est fait rappeler à l’ordre. Parce que l’arrêt des brevets est illégal. Aujourd’hui et demain, l’office européen doit se pencher sur ce problème épineux. Car si les brevets devaient être réintroduits, ce ne sont pas seulement les agriculteurs qui devront mettre la main à la poche, mais tous les amateurs de brocoli !
Journaliste
Anja Maiwald
Loreline Merelle
Pays
France
Année
2019