Moloch (1/6)

Au huitième étage d’une tour, un homme prend feu subitement. Louise, jeune journaliste stagiaire, s’invite parmi les policiers, pour obtenir des informations. Gabriel, psychiatre respecté mais mis à terre par le deuil de son enfant, prend un patient difficile : Jimmy. Chauffeur de bus, l’homme a des absences à répétition. Toutes les nuits, il se brûle volontairement à la flamme de sa cuisinière pour expier ses fautes, selon les préceptes d’une religion qu’il applique à la lettre. Louise apprend que la première victime consultait Gabriel. Une femme prend feu, dans un parc, face à son enfant.

Le feu et la mort
Pour sa deuxième création avec ARTE, après le téléfilm Belleville Story, Arnaud Malherbe signe une série ambitieuse et fantastique, qui interroge notre rapport à l’impunité et la violence d’une société fracturée, où certains se servent et d’autres paient. Sublimés par la photographie stylisée d’une ville côtière, Gabriel (magnifique Olivier Gourmet, pour son premier rôle dans une série) et Louise (Marine Vacth, qui porte le fantastique au fond de son regard), se débattent entre leurs démons et la violence de ceux décidés à se faire justice eux-mêmes. Le guide et l’arme des opprimés, Moloch, ne rétablira l’équilibre que par le feu et la mort. C’est aussi enfin, et c’est heureux, une série française qui se donne les moyens du surnaturel, réponse à l'effondrement d’un monde gangrené par l’injustice sociale.