La mémoire de l'amour

Marija, une jeune Ukrainienne, arrive en Allemagne pour s'occuper à plein temps de Curt, un homme atteint de démence sénile. Mais la fille de Curt, Almut, avide de contrôle, ne tarde pas à voir Marija comme un élément perturbateur. Après une violente dispute, Marija se retrouve seule avec le vieil homme, qui la prend pour sa défunte femme. C'est alors que débarque Philipp, le fils de Curt… 

Névroses et humour noir 
En fiction, l'arrivée d'un élément étranger dans une famille n'est généralement pas de bon augure. Elle vient mettre au jour les tensions, les névroses, les secrets. La mémoire de l'amour reprend ce schéma éprouvé en distillant un humour qui n'est pas exempt de noirceur. Au contact de l'angélique Marija, les enfants Wieland se laissent aller à des extrémités qui révèlent leur esprit tordu autant que leur solitude. Le vieux Curt, lui, représentant d'un rance patriarcat, est déjà fou. Ou n'attendait-il que de rencontrer cette jeune femme pour renaître un peu ? Sa maladie, sur laquelle Marija met un nom, est au sens figuré celle des Occidentaux qui ne peuvent se résoudre à cesser d'exercer leur domination... Autour d'Emilia Schüle (au casting de Berlin 56, 59 et 63), comédienne russo-allemande qui montre ici une sensibilité à fleur de peau, cette satire dévoile une galerie de personnages à la fois tragiques et loufoques.