Olivier Père

La Mort de Staline de Armando Iannucci et Omar m’a tuer de Roschdy Zem

 

Deux films, deux manières originales d’aborder au cinéma l’Histoire et le fait-divers.

La Mort de Staline (The Death of Stalin, 2017) d’Armando Iannucci (In the Loop) est un film anglais avec une distribution anglo-saxonne (Steve Buscemi, Jeffrey Tambor, Andrea Riseborough…) s’inspire d’une bande dessinée française de Fabien Nury et Thierry Robin. Son sujet, quant à lui, est russe : les luttes de pouvoir dans la garde rapprochée de Staline qui s’amorcent dès son agonie en mars 1953 et se développent dans les jours qui suivent ses funérailles. Les auteurs ont fait le pari de la satire et de l’humour noir pour évoquer l’une des pages les plus terrible du XXème siècle. Pourtant la caricature et le sens de l’absurde « typiquement british » n’édulcorent en rien les agissements meurtriers et ignobles de la clique du dictateur montrés à l’écran. Dès la diffusion de sa bande annonce, le Parti communiste de la fédération de Russie exigea que le film soit censuré, au prétexte qu’il discréditait la mémoire de Staline. Quelque mois plus tard, le gouvernement russe décide d’annuler la sortie de cette comédie sur son territoire. La preuve qu’on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde.

La Mort de Staline est disponible gratuitement sur ARTE.tv du 25 août au 7 septembre 2023.

Omar m’a tué (2011) est le deuxième long métrage réalisé par le comédien Roschdy Zem. En 1991, Ghislaine Marchal est assassinée dans sa villa à Mougins. Une inscription mystérieuse retrouvée sur la scène du crime, et écrite avec le sang de la victime, semble accabler Omar Raddad, son jardinier marocain. Mais plusieurs éléments sèment le doute sur sa culpabilité. Roschdy Zem a cherché à entrer dans l’intimité d’un homme écrasé par la machine judiciaire, qui n’a cessé de clamer son innocence. Cette affaire criminelle compte parmi les plus marquantes de l’histoire récente. Le film s’en tient aux faits connus, par souci de réalisme et d’objectivité. Omar m’a tuer mêle deux temporalités, celle du procès et celle de la contre-enquête menée par un écrivain après la condamnation de Raddad. Ce drame passionnant de la première à la dernière image est porté par deux acteurs exceptionnels, Sami Bouajila et Denis Podalydès.

Omar m’a tuer est diffusé mercredi 20 septembre à 21h sur ARTE.

 

 

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