Recycleurs opportunistes, les ingénieurs du cinéma bis italien ont bricolé dans les années 1980 des plagiats des grands succès anglo-saxons de l’action et de l’aventure : sous-Conan, sous-Mad Max, sous-Rambo ont fleuri dans les studios de Cinecittà ou plutôt dans la campagne romaine et les carrières abandonnées des environs. Dans cette production pléthorique et souvent nanardesque, 2019 après la chute de New York (2019 dopo la caduta di New York, 1983) figure dans le haut du panier. On a même le droit de penser que c’est un bon film de science-fiction, tout simplement. Réalisé par le touche-à-tout du cinéma populaire transalpin Sergio Martino, ce film postapocalyptique se montre inspiré, et remplit son contrat : beaucoup d’action, du rythme, du délire et des jolies maquettes, mais aussi un scénario pas si stupide que ça, imaginant la planète terre dévastée par une guerre atomique, où la population mondiale est devenue stérile. A l’image, c’est surtout John Carpenter qui sert de modèle à Martino. Le film propose une version bis de New York 1997. Au crédit du film, un véritable savoir-faire dans l’élaboration de décors futuristes, un bellâtre non-acteur pour jouer le héros et des gueules familières du cinéma bis italien comme George Eastman (alias Luigi Montefiori) ou Romano Puppo dans des rôles de brutes patibulaires au look carnavalesque. C’est du bon cinéma de quartier, juste avant sa disparition totale. Le film a cumulé 602 807 entrées en France lors de sa sortie en janvier 1984 ! Une autre époque…
Cette édition Blu-ray, chez Pulse, propose pour la première fois le film en UHD. Le film s’inscrit dans une collection dédiée au cinéma postapocalyptique italien, qu’il vient conclure en compagnie des mythiques Rats de Manhattan de Bruno Mattei. De quoi réjouir tous les amateurs de ce genre de films, dont je fais partie.
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Ah! Vous ressuscitez là une très vieille connaissance.
J’avais vu le film en salle à sa sortie, sans soupçonner la nature opportuniste et « arte povera » de la manœuvre car j’ignorais encore l’existence de NY 1997 du haut de mes 12 ans. La copie pouvait passer aisément pour un original dans nos petits cinémas provinciaux, avant l’expansion du marché vidéo.
Revu depuis, ce pauvre 2019 fait tout de même rire et surprend parfois.
J’avais été un peu intrigué par le raccourci génétique transformant G Eastman en homme singe… parce qu’il s’était reproduit avec des guenons si je me souviens bien.
La logique sacrificielle du groupe connaissait un épisode étonnant lors du suicide d’un nain faisant partie des survivants de l’apocalypse nucléaire.
Une scène curieuse d’enucleation très courante dans les bis ritals. Idem pour la course de stock cars vue et revue dans ces films là.
L’etonnant est que des scènes restaient en mémoire longtemps après la projection, à commencer par ce trompettiste qui joue tel un moderne chœur antique dont on découvre la partie de visage irradiee après coup.
Toute une époque !
Quant a moi j’avais été trompé par l’affiche française de Yor le chasseur du futur signée Druillet et étais allé voir ce nanar mélangeant Guerre du feu et Guerre des étoiles en pensant qu »il s’agissait d’un vrai bon film de science-fiction !
PS
Les fils de l’homme est paru en 1992 donc j’en concluerais que PD James s’est souvenu de 2019 et non l’inverse 😉
Merci de corriger mon erreur je croyais que le roman avait été écrit bien plus tôt.
Oui moi aussi je m’étais fait avoir par Yor! Quelle grosse daube: là j’avais bien senti que rien n’allait!
Bonsoir Olivier .
Quel plaisir de vous lire et de voir que vous etes aussi fan que moi de ce film ( et dans une moindre mesure des » rats de Manhattan » ) . Toute une époque avec ses affichistes géniaux et l’art de faire beaucoup avec pas grand chose . Sans doute le meilleur post-nuke avec une belle photo de Giancarlo Ferrando . En corolaire de vos commentaires précédents il faut se souvenir que contrairement à l’idée habituelle ou Johnny aurait été inspiré par le seul » Mad Max » pour son spectacle au palais des sports en 82 , le show était un mix entre » Conan le barbare » , » la guerre du feu » et le film de Miller . Ce meme mélange délirant qui n’embarassait aucun bis Italien , sans compter quelques idées bien sadiques typiques de l’exploitation Transalpine . Le rythme est bon , on ne s’ennuie pas et la fin est meme assez étonnante en partant dans la science-fiction pure . Comme vous le soulignez , c’est du bon cinéma de quartier confectionné avec passion .