Olivier Père

36 Fillette de Catherine Breillat

Lili, quatorze ans, passe ses vacances dans un camping avec ses parents et son frère. Un soir, elle rencontre Maurice, personnage cynique de quarante ans qui cherche à la séduire. Une relation ambiguë s’installe alors. Après Une vraie jeune fille, Catherine Breillat brosse dans son troisième long métrage 36 Fillette (1988) un nouveau portrait d’adolescente rebelle, taraudée par le désir sexuel. Catherine Breillat a placé le dégoût de soi au cœur de plusieurs de ses films consacrés à la sexualité féminine. Dans le sillage de Maurice Pialat, elle regarde les relations amoureuses, les rapports hommes/femmes et le désir adolescent dans un style très cru, à la recherche d’une vérité impudique. La réalisatrice adapte ici son roman éponyme, publié l’année précédente. Breillat se souvient de la tentative de viol dont elle fut victime à l’âge de quatorze ans. Elle a défini 36 Fillette comme un film où la culpabilité du désir change de camp. C’est un film antiromantique, provocateur et brutal mais sans complaisance, où se précise le style froid de la réalisatrice. 36 Fillette avait subi au moment de sa sortie un violent rejet critique et public, avant d’être salué par la presse américaine au festival de New York. Le film dérange toujours, sa force ne s’est pas émoussée trente-sept ans plus tard. C’est donc une réussite.

Le Chat qui fume a édité tous les films de Catherine Breillat en Blu-ray. Les suppléments permettent d’écouter la cinéaste parler longuement, avec intelligence, de son travail au sujet de 36 Fillette. On y trouve aussi un livret signé Murielle Joudet et des images d’archives sur le tournage.

 

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