Vous êtes ici : Aux sons des tubes des années 80, François Ozon signe un beau mélodrame qui emprunte les codes du teen movie pour évoquer un coup de foudre amoureux entre deux adolescents, lors de vacances en Normandie. Au-delà de son récit nostalgique d’apprentissage sexuel, Été 85 confirme le talent de conteur d’Ozon. Le cinéaste opte pour une construction en flash-back qui révèle une histoire plus trouble et cruelle qu’il n’y parait, où le soleil, la mort et le désir voyagent ensemble. François Ozon a confié les rôles d’Alex et David à deux jeunes acteurs absolument formidables, Félix Lefebvre et Benjamin Voisin. Ce sont les grandes révélations du film, et du cinéma français de ces dernières années.
A l’occasion de la diffusion de Été 85 (2020) mercredi 26 juin à 20h55 sur ARTE (et disponible sur ARTE.tv jusqu’au 10 juillet), nous avons rencontré François Ozon pour discuter avec lui de l’ensemble de sa filmographie. Un des courts métrages du cinéaste, Action vérité (1994) est disponible sur Arte.tv jusqu’au 31 août, dans la collection « les courts des grands ».
Très bien, cette rencontre. Un bon client, comme on dit. Il ne manque effectivement pas d’élan vital. Ça donne envie de revoir tous ses films… mais il en a fait tellement que je n’ai pas le temps!
deux questions: Ozon parle d’un écrivain qui l’a inspiré pour les Amants Criminels: Paul Bauce, Boze? (11′)
et où peut-on voir ‘Regarde la mer’? Il a été publié en dvd? Peut-être en supplément d’un autre film?
Je ne savais pas que Marina De Van était liée à Ozon. J’aime bien ses films aussi, dommage qu’elle soit si rare.
Bonjour, et merci !
c’est au sujet de regarde la mer (pas Les Amants criminels) que Ozon explique que le point de départ du film était l’adaptation d’une nouvelle de Paul Bowles, écrivain américain du XXème siècle qui est surtout connu pour son premier roman Un thé au Sahara.
Regarde la mer a été édité en DVD par M6 vidéo avec les premiers courts métrages de Ozon mais cela remonte à 2007…
Oui Marina De Van était à La fémis avec Ozon elle apparaît comme actrice dans Regarde la mer et Sitcom et a collaboré (parfois sans être créditée) à l’écriture de certains de ses films.
merci! je ne connaissais pas cet écrivain. Je n’ai pas vu un Thé au Sharah. J’avoue humblement très mal connaître la filmo de Bertolucci aussi!
J’ai vu qu’on avait sorti au cinéma un film sur l’expérience de Maria Schneider. Joué par la superbe Anamaria Vartlomei. Cette fille est un caméléon, son physique passe-partout la prête à des rôles très varié, et en même temps, elle a une présence magnétique. La plus belle révélation féminine du cinéma français depuis Anaïs Demoustier et Florence Loiret Caille. Ok, ces deux-là ne sont pas comparables, mais je les avais découvertes sensiblement à la même époque; de mémoire, c’était Queen of Montreuil pour Florence et A trois on y va pour Anaïs. D’ailleurs, Florence, le cinéma t’attend, que fais-tu à la télé?
Je verrai très bien Anamaria dans un film d’Ozon! (nue de préférence, merci). Sur votre recommandation j’ai vu L’évènement, très bien! Elle pourrait sauver n’importe quel film, je crois bien! Mais le film est lui-même très bon.
j’ai vu presque tous les films de Bertolucci sauf UN THÉ AU SAHARA et LITTLE BOUDHA par manque d’intérêt pour cette partie de sa filmographie. Anamaria Vartlomei est en effet une actrice exceptionnelle.
Merci Olivier pour cet entretien avec un artiste didactique, passionné, s’investissant vraiment dans l’interview.
Cette volonté de donner de son temps est infiniment louable et doit certainement venir de l’environnement et du climat que vous déployez.
Une partie de la critique rattache souvent Ozon à l’univers de Douglas Sirk . Or, celui ci n’est pas mentionné dans l’entretien. Bien sur, il y a Fassbinder ( et par rebond… ) . Qu’en est-il réellement? En avez vous parlé en off?
Et vous, avez vous un avis sur cet aspect de son cinéma?
On peut passer son chemin concernant Little Budha qui est surchargé, un peu mievre… et assez inoffensif.
En revanche, The sheltering sky ( même si en deçà des chefs d’œuvre de Bertolucci) recèle de vraies beautés, des plans absolument majestueux, un sentiment très troublant de perte des repères. Et une BO sublime du grand R Sakamoto.
merci pour la recommandation Ballantrae !
Merci à vous. ça ne me saute pas aux yeux et nous n’avons parlé de Sirk avec François Ozon, même off. Comme vous le soulignez Fassbinder admirait Sirk (au point de faire avec Tous les autres s’appellent Ali un remake de Tout ce que le ciel permet) et Ozon admire Fassbinder (qu’il a adapté à deux reprises) donc il est certain que le cinéaste français, qui est aussi cinéphile, accorde de l’importance à Sirk. Mais je parierais qu’il préfère George Cukor…
J’aurais dû dire la plus belle actrice depuis Léa Seydoux dont elle a le talent, mais il y a tant de chouettes jeunes actrices dans votre cinéma. Il m’est revenu tout à l’heure Noée Abita qui m’a bluffé dans Slalom et Ava, et Adèle Exarchopoulos et India Hair etc. Belle brochette cette jeune génération!
Paul Bowles est très intéressant, à mi chemin entre les écrivains voyageurs de l’entre deux guerres et la Beat Génération qu’il croisera via surtout Burroughs.
absolument ! et on devrait parler bientôt de Lou Lampros qui est magnifique dans le nouveau film de Gaël Morel – voir l’entretien filmé à Cannes.
Oui et je crois qu’il était aussi musicien…
Paul Bowles, j’ai noté un recueil de nouvelles (merci Babelio): le Scorpion. Tellement de livres à lire, de films à voir, de vaisselle à faire et de linge à laver! Effectivement, il était aussi musicien/compositeur (merci Wikipedia)
A qui le dites-vous !