ARTE propose une soirée Max Ophuls avec deux chefs-d’œuvre du cinéaste allemand réalisés en France dans les années 50, diffusés mardi 19 décembre, à 20h55 et à 22h30.
En 1952, Max Ophuls adapte trois nouvelles de Guy de Maupassant, prétextes à une exploration des thèmes de l’amour, du plaisir mais aussi de la mort et du désespoir, car « le bonheur n’est pas gai ». Dans Le Masque, un médecin est témoin du malaise d’un danseur. Ce dernier est en fait un vieillard à la poursuite de sa jeunesse perdue. Dans un registre plus joyeux et sensuel, La Maison Tellier conte l’expédition des pensionnaires d’un bordel de province qui accompagnent leur patronne en Normandie pour assister à la communion de leur nièce. Le Modèle renoue avec le pessimisme tragique et morbide de l’écrivain : un peintre séduit puis délaisse un de ses modèles, qui fait une tentative de suicide. Le Plaisir constitue l’un des sommets de l’œuvre de Max Ophuls, par la perfection de son style baroque unique dans le cinéma français et la qualité homogène de l’interprétation qui réunit la plupart des meilleurs acteurs de l’époque, Danielle Darrieux et Jean Gabin en tête.
Lola Montès est le dernier film de Max Ophuls, qui décède deux ans après sa sortie en 1955. Le cinéaste y aborde pour la première fois la couleur et le cinémascope, qui apportent au style baroque de sa mise en scène une dimension à la fois spectaculaire et morbide. Le film déclencha en son temps une véritable bataille d’Hernani en raison de ses choix esthétiques et de la construction de son récit. Ophuls y narre la vie de Lola Montès, femme galante autrefois adulée à travers le monde et qui est désormais exhibée dans un cirque, jetée en pâture aux spectateurs et condamnée à revivre les moments forts de son existence. On retrouve dans Lola Montès les paradoxes de l’art ophulsien, qui glorifie l’idée de représentation tout en condamnant la publicité et le voyeurisme. Les séquences du spectacle forain avec Peter Ustinov en maître de cérémonie sont impressionnantes. Ophuls offre à Martine Carol son rôle le plus important, même si l’actrice fut très critiquée pour son interprétation.
Il vient aussi à l’esprit que le vieillard qui tombe sur la piste dans le Masque est l’extrait que montre Godard dans la dernière scène de son dernier long-métrage avant que sa voix ne s’étouffe dans un quinte de toux!
Exact.
Merci pour le judicieux choix, avant Noël c’est juste rare et parfait comme cadeau.
Complètement autre chose, et je ne savais pas ou le mettre : Il y a un cinéaste contemporain que je suis depuis le début, c’est Damien Manivel. En attendant son nouveau film L’Ile en mars au cinéma, c’est en allant sur le site Cineuropa que je me suis dit : tiens, Les Enfants d’Isadora n’a pas été diffusé sur Arte. J’ai du coup un doute, donc je vous pose la question : il est passé ? Et si non, il le sera selon vous l’année prochaine ?
Merci pour vos choix aussi judicieux pour les premiers ou deuxième film, en temps que producteur ou co-prod avec Rémi Burah.
Bonne journée
Bonjour,
merci pour votre message. A ma connaissance Les Enfants d’Isadora n’a pas été soutenu par ARTE (peut-être l’unité fiction mais j’ai un doute) donc pour l’instant aucune diffusion n’est prévue sur notre antenne. Mais nous restons nous aussi attentifs à son travail. Bien à vous,