Olivier Père

Coffret Street Fighter

Cela faisait trente ans que je voulais voir les Street Fighter avec Sonny Chiba : depuis la sortie de True Romance de Tony Scott, écrit par Quentin Tarantino, dans lequel Christian Slater assiste à un triple programme Street Fighter pour fêter son anniversaire. On y apercevait l’extrait d’une scène de bagarre projetée sur l’écran géant d’une salle de quartier. C’est désormais chose faite, grâce à l’éditeur Le Chat qui fume, qui a regroupé trois films dans le même coffret blu-ray. Il faut signaler que HK vidéo avait déjà édité un coffret DVD en 2006. Cette série de films produits en 1974 par la firme Toei entendait profiter du triomphe mondial de Bruce Lee pour en proposer son contrepoint négatif en version japonaise, le karaté remplaçant le kung-fu. Sonny Chiba interprète un mercenaire ultra-violent, qui vend ses services aux plus offrants et pratique un karaté brutal et meurtrier, qui le rend invincible dans les combats de rues. Les trois films Street Fighter (il existe aussi des productions dérivées, comme Sister Street Fighter) constituent un sommet inégalé du cinéma d’exploitation japonais, avec une mise en scène nerveuse, des idées folles et un héros littéralement hystérique, qui feule comme un tigre en rut et roule des yeux avant de massacrer ses adversaires. La trilogie Street Fighter (titre original: Satsujin ken) se montre à la hauteur de sa réputation, avec des combats démentiels, une violence gore et des idées proches du cartoon (Sonny Chiba fracasse un crâne d’un coup de poing avec image radio au moment du choc, ou pratique une énucléation sauvage en frappant son adversaire sur la nuque). Les deux premiers films sont des polars brutaux, le troisième une parodie de James Bond, où Surugi se déguise brièvement en Dracula, mais qu’importe. Le réalisateur des trois films se nomme Shigehiro Ozawa. Il les a signés à la fin d’une carrière commencée dans les années 50 et riche de plus de 110 titres. Quant à Sonny Chiba, star du cinéma d’action japonais, il emporte tout sur son passage, et livre une performance unique, excessive, fascinante.

 

Le Chat qui fume a entrepris la restauration des films et propose pour la première fois au monde des nouveaux scan 2K à partir des éléments d’origine japonais. Le résultat est magnifique et rend justice à la beauté plastique de ces films, jamais vus dans leur format et leurs couleurs d’origine. Indispensable pour les amateurs de cinéma bis.

 

Catégories : Actualités

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *