Olivier Père

ARTE France Cinéma coproduit les prochains films de Alain Guiraudie, Emmanuel Mouret, Manele Labidi, Dea Kulumbegashvili, Gints Zilbalodis, Fernando Trueba et Javier Mariscal

Le comité de sélection d’ARTE France Cinéma, réuni le 8 décembre, a décidé de s’engager en coproduction sur les prochains films d’Alain Guiraudie, Emmanuel Mouret, Manele Labidi et Dea Kulumbegashvili. Par ailleurs, la filiale cinéma de la chaîne a choisi exceptionnellement deux longs métrages d’animation pour l’année 2022 : They Shot The Piano Player de Fernando Trueba et Javier Mariscal, ainsi que Flow de Gints Zilbalodis.

Miséricorde de Alain Guiraudie
Production : CG Cinéma (France)
Distribution et ventes internationales : Les Films du Losange
Jérémie, un trentenaire, retourne à Saint-Martial dans le Massif central pour assister aux funérailles d’un vieil ami. Dans ce village plein de non-dits, il va se confronter à la rumeur et aux soupçons, jusqu’à commettre l’irréparable et se retrouver au cœur d’une enquête policière.  Entre mensonges et quiproquos, dans un jeu de langage dont il a le secret, Alain Guiraudie s’empare pour la première fois du film noir et en détourne les codes avec jubilation. 
Casting en cours. Tournage prévu en septembre 2023 dans le Massif Central.

Une honnête femme de Emmanuel Mouret (titre provisoire) 
co-auteure : Carmen Leroi
Production : Moby Dick Films (France)
Pour son douzième long métrage, Emmanuel Mouret met en scène les variations du sentiment amoureux autour de trois femmes proches, aux attitudes et conceptions morales divergentes, qui défendent leurs idées et revendiquent leurs choix amoureux. Johanne quitte Victor, père de leur fille. Convaincue du bienfondé moral de sa décision, elle en endure pourtant les terribles conséquences. Sandrine, sa meilleure amie, prône une forme de mariage de raison, une relation sans amour mais pourvue de tendresse. Tandis que Rebecca, la sœur de Johanne, croit à l’amour comme à une aventure, et mène une relation secrète avec le compagnon de Sandrine. Casting en cours – Tournage prévu en septembre 2023 autour de Clermont-Ferrand

Reine mère de Manele Labidi
avec Camélia Jordana, Sofiane Zermani
Production : Kazak Productions (France)
Distribution : Diaphana
Mélange de chronique sociale et de comédie douce-amère, le portrait d’une famille tunisienne établie en France, au début des années 1990. Après Un Divan à Tunis, Manele Labidi utilise la comédie pour parler des questionnements autour de la quête d’identité, des conflits générationnels et du racisme latent en France. Tournage prévu en mai-juin 2023. « Je veux jouer avec l’hybridité qui habite les personnages et qui fait toute leur humanité : Amel, princesse déchue qui fait le ménage en talons et préfère vivre dans un studio dans un quartier bourgeois que dans un HLM en banlieue, Mouna, 10 ans, scolarisée dans une école catholique, fan de Kurt Cobain, qui doit cohabiter avec Charles Martel sorti d’une diapo pour conjurer sa peur du rejet lié à ses origines, Amor, solaire et aimant, qui porte financièrement la famille tant bien que mal est surnommé Monsieur le Maire par une partie de la ville ».  (M. Labidi).

Those who find me (Ceux qui me trouveront) de Dea Kulumbegashvili
avec : Ia Sukhitashvili, Kakha Kintsurashvili
Production : First Picture (France, Ilan Amouyal & David Zerat), Frenesy Films (Luca Guadagnino, Italie)
Ventes internationales : Wild Bunch
Nina travaille dans l’unique hôpital d’une ville de province en tant que gynécologue-obstétricienne. Célibataire et abstinente de toute relation personnelle, elle est inconditionnellement dévouée à son serment d’Hippocrate, même si cela implique de pratiquer des avortements illégaux. Lorsqu’un nouveau-né meurt quelques secondes après avoir été mis au monde sous sa supervision, sa responsabilité est mise en cause. Sous le coup d’une enquête, chaque détail de la vie personnelle et professionnelle de Nina est passé au crible. Malgré les risques, Nina reste dévouée à son devoir de médecin, déterminée à faire ce que personne d’autre ne fera. Tournage en Géorgie de mars à mai 2023
« Je veux faire un film sur la féminité elle-même – un film qui va au-delà de la notion de bien et de mal, mais qui englobe l’essence même d’être une femme. L’idée même de ce film a été conçue comme une ode à la féminité« . (D. Kulumbegashvili)

 

ARTE France Cinéma a choisi également de s’engager exceptionnellement sur deux longs métrages d’animation cette année :

They Shot The Piano Player de Fernando Trueba et Javier Mariscal
Production :They Shot The Piano Player A.I.E. (Espagne), Fernando Trueba Producciones Cinematográficas (Espagne), Julian, Piker & Fermin S.L (Espagne), Les Films d’Ici Méditerranée (France), Submarine Animation (Pays-Bas), Animanostra (Portugal), Producciones Tondero (Pérou) – En association avec Gao Shan Pictures
Distribution France : Dulac Distribution / Ventes internationales : Film Constellation
Un journaliste newyorkais enquête sur la disparition mystérieuse du jeune pianiste virtuose brésilien Tenorio Jr, la veille du coup d’état militaire argentin de 1976…  Après Chico et Rita, Fernando Trueba et Javier Mariscal collaborent pour un second film d’animation qui capture une période éphémère regorgeant de liberté créatrice à un tournant de l’histoire de l’Amérique latine.
Avec la voix de Jeff Goldblum dans le rôle du journaliste.  

Flow de Gints Zilbalodis
Production : Sacrebleu Productions (France), Dream Well Studio (Lettonie), Take Five (Belgique)
Distribution France : UFO Distribution – Ventes internationales : Charades
Un chat un brin individualiste et anxieuface à la montée des eaux, rencontre un Lémurien, une Labrador, un Capybara et un Oiseau qui, face à l’adversité, n’auront pas d’autre choix que de coopérer. Une métaphore de notre société face à l’énorme défi climatique par Gints Zilbalodis (Ailleurs, primé au Festival d’Annecy en 2019). 

Catégories : Actualités · Coproductions

5 commentaires

  1. damien dit :

    « Les Choses qu’on dit, les Choses qu’on fait » réalisé par Emmanuel Mouret, sorti en 2020, était une réussite. Je l’avais bien apprécié. J’ai appris par la suite que ce film cherche à illustrer les thèses du philosophe René Girard, notamment la théorie mimétique dans les relations amoureuses. René Girard, grand philosophe, est une très bonne source d’inspiration pour ce cinéaste. En espérant qu’il réitère la chose dans son prochain film. Concernant les entrées en salle, 300.000, cela me semble assez faible non ?
    Est-il vrai qu’un film, aujourd’hui, peut continuer à être « rentable » sans trouver son public, uniquement grâce aux subventions de l’Etat ?

    • Olivier Père dit :

      315.376 entrées c’est plutôt très bien pour un film d’auteur français qui n’a pas coûté très cher, dans le contexte actuel où les entrées salles ont beaucoup baissé depuis la crise du covid, surtout en ce qui concerne ce type de film. c’est le meilleur score d’Emmanuel Mouret après Mademoiselle de Jonquières.

      Non. Les aides de l’état (CNC) ne représentent qu’une partie du financement d’un film, avec les chaines de télévision privées ou publiques, les aides régionales, les banques, les distributeurs, et bien sûr les producteurs dont l’apport est majeur. contrairement aux idées reçues, le CNC est bien un organisme public, mais les aides qu’il verse aux producteurs pour produire des films ne sont pas financées par l’impôt. Le CNC est placé sous l’autorité du ministère de la culture. Mais son fonds de soutien à la création, comme ses frais de fonctionnement, ne sont pas ponctionnés sur le budget de la culture. Ils proviennent de taxes prélevées dans le secteur, soutenues par des cotisations professionnelles. La première de ces taxe concerne les entrées salles. Cela signifie que les blockbusters hollywoodiens diffusés en France financent également le fond du CNC. Quand vous allez voir Avatar 2 ou Fast and Furious 11, vous participez au financement du cinéma d’auteur français, mais pas en payant vos impôts. En général, peu de films français sont rentables au cour de leur première exploitation en salles en raison de coûts de production trop élevés. Ils le deviennent sur le long terme s’ils sont bien vendus à l’étranger ou diffusés plusieurs fois à la télévision.
      L’Innocent de louis Garrel (700 000 entrées pour un budget maîtrisé) est sans aucun doute l’un des films français les plus rentables de l’année, mais Chronique d’une liaison passagère d’E. Mouret l’est aussi.

  2. damien dit :

    Bonjour Olivier et bonne année,
    J’espère, qu’en 2023, votre blog sera plus interactif. Souvent les questions restent sans réponse… C’est bien dommage. La transmission du savoir est l’une des plus nobles causes.
    Je voulais vous conseiller un film d’horreur, comme vous appréciez le genre, sur lequel je suis tombé hier NE DIS RIEN un film réalisé par le danois Christian Tafdrup en 2022. (en ce moment sur C+). L’avez-vous déjà vu ?
    Il mérite le détour surtout avec une deuxième lecture, politique, que l’on peut en faire. Je ne vous en dis pas plus.
    Je me rappelle vous avoir conseillé, en son temps, MIDSOMMAR, film nordique aussi. Avez-vous pu le voir depuis ? Votre avis?
    Son prochain film avec Joaquim Phoenix, BEAU IS AFRAID, devrait confirmer son talent.
    Si j’étais vous, je suivrais aussi Christian Tafdrup qui avec très peu de moyens, fait preuve d’une intelligence diabolique.
    Bien à vous,
    Damien

  3. Olivier Père dit :

    Bonjour Damien et bonne année.
    j’ai adoré Midsommar et Hérédité j’espère que le prochain film d’Ari Aster sera aussi réussi que les précédents. Non je n’ai pas encore vu Ne dis rien (sorti directement en DVD en France) merci de me l’avoir signalé.
    bien à vous,

  4. damien dit :

    Merci beaucoup pour les explications sur le financement d’un film d’auteur. C’est très instructif.
    J’aimerais bien avoir votre avis sur NE DIS RIEN car, d’après moi, le cinéaste exprime dans ce film certaines idées « limites » sans oser le dire réellement comme le fait Houellebecq dans son roman SOUMISSION. Ce qu’il lui a valu quelques problèmes. Dans NE DIS RIEN, il est aussi question de soumission, de mort par lapidation (ce qui n’est pas commun dans les pays nordiques), de différences culturelles, de remplacement… Tout cela est suggéré mais le cinéaste reste prudent en opposant deux familles, l’une danoise, l’autre suédoise.

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