ARTE diffuse Mes Funérailles à Berlin (Funeral in Berlin, 1966) de Guy Hamilton lundi 23 novembre à 23h25. L’agent britannique Harry Palmer est chargé par son supérieur de faire sortir de RDA un officier des services soviétique, responsable de la sécurité du Mur de Berlin, qui semble vouloir passer à l’Ouest. Mais rien ne se déroule comme prévu. Mes funérailles à Berlin est le volet central, après Ipcress : danger immédiat de Sidney J. Furie (le meilleur) et Un cerveau d’un milliard de dollars de Ken Russell (le moins bon), d’une série de trois longs métrages consacrés aux aventures de l’espion Harry Palmer, inspirés par des romans de Len Deighton. Le contexte de la Guerre froide et les deux Allemagnes sont le théâtre d’une intrigue retorse, peu avare en doubles jeux et retournements de situations. Palmer est un anti-héros, fonctionnaire insolent et indiscipliné en butte à sa hiérarchie. Il s’agit pour les auteurs du film de proposer au mitan des années 60 un antidote au super-espion viril et invulnérable incarné par Sean Connery dans les premiers « James Bond ». Paradoxalement, on doit cette trilogie démystificatrice au coproducteur des neuf premiers films de la série « James Bond », Harry Saltzman, et de nombreux talents participèrent à ces deux visions antithétiques de l’espionnage : le compositeur John Barry pour Ipress : danger immédiat, le concepteur de générique Maurice Binder pour Un cerveau d’un milliard de dollars… Les décors de Mes funérailles à Berlin sont signés Ken Adam, l’un des plus importants contributeurs des premiers « James Bond », tandis que Guy Hamilton venait de réaliser Goldfinger et rempilera pour trois autres films de la série au début des années 70, assurant la transition entre Sean Connery et Roger Moore. Loin des fanfaronnades, des cascades et des gadgets qui caractérisent le héros de Ian Fleming, Harry Palmer n’est pas une mauviette pour autant. Ancien soldat rompu aux techniques de combats, amateur de jolies filles, Palmer offre à Michael Caine l’occasion d’une création exceptionnelle, mélange de décontraction et d’excentricité, qui va participer à la définition de cet acteur au début de sa carrière.
Mes funérailles à Berlin de Guy Hamilton
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