Olivier Père

Vivement dimanche ! de François Truffaut

Dans le cadre de son cycle François Truffaut, ARTE diffuse Vivement dimanche ! (1983) lundi 26 octobre à 22h50. Le film sera également disponible gratuitement en télévision de rattrapage pendant sept jours sur ARTE.tv.

Dans son dernier film, avant sa disparition prématurée à l’âge de 52 ans, François Truffaut revisite sur un mode ludique son amour de la « série noire » américaine, transposée dans un contexte bien français. Après Tirez sur le pianiste (d’après David Goodis) ou La mariée était en noir (d’après William Irish), Truffaut adapte à sa manière un roman criminel de Charles Williams, The Long Saturday Night, rebaptisé Vivement dimanche !. Une secrétaire décide de mener sa propre enquête pour prouver l’innocence de son patron, principal suspect d’un double meurtre, et qui a pris la fuite pour échapper à la police. Disciple d’Hitchcock, admirateur de la série B hollywoodienne, Truffaut est pourtant un cinéaste qui déteste la violence et répugne à écrire des personnages de méchants. Il choisit de traiter cette intrigue policière sur un mode humoristique et sentimental, en s’intéressant à la naissance de l’amour entre Fanny Ardant et Jean-Louis Trintignant. Le choix du noir et blanc et le soin apporté aux décors et aux costumes participent à l’esthétisme du début des années 80, à la fois rétro et maniériste, assez unique dans le cinéma de Truffaut. Si le cinéaste reste fidèle à certains complices de longue date, comme Georges Delerue (à la musique) ou Nestor Almendros (à l’image), il travaille pour la première fois avec le designer et directeur artistique Hilton McConnico, qui aura une profonde influence sur le nouveau « look » du cinéma français de cette époque, avec notamment sa participation essentielle aux films de Jean-Jacques Beineix ou Claude Miller. Ainsi McConnico conçoit-il pour Truffaut des décors conçus et construits en noir en blanc. Cela aboutit à une stylisation visuelle inhabituelle chez le cinéaste de la Nouvelle Vague, qui rompt volontairement avec une certaine idée du réalisme pour imaginer un film placé sous le signe de la fantaisie et du spectacle cinématographique.

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