Sidonis édite en combo DVD/Blu-ray accompagné d’un livret, dans sa collection « westerns de légende », Rio Grande (1950) de John Ford.
Rio Grande est le dernier volet de la trilogie que John Ford consacra à la cavalerie américaine, après Le Massacre de Fort Apache et La Charge héroïque. Si le premier film était l’un des plus graves du cinéaste, et le second teinté d’une mélancolie élégiaque, ce troisième titre illustre le goût de Ford pour les récits nonchalants. Les trois films sont interprétés par John Wayne. L’acteur reprend le rôle de Kirby York qu’il incarnait déjà dans Le Massacre de Fort Apache. L’officier se trouve à présent devant deux problèmes délicats à résoudre : un conflit avec la tribu des Navajo à la frontière mexicaine (le Rio Grande est la rivière qui sépare les États-Unis et le Mexique), et l’arrivée au fort de son fils comme simple soldat, bientôt rejoint par sa mère (Maureen O’Hara), bien déterminée à l’arracher de force à l’armée. Ce dilemme trouvera à la fin du film une conclusion généreuse et optimiste. Le scénario où se rejoignent la question du commandement et la sphère privée permet à Ford d’alterner les scènes d’action et des moments de comédie et de marivaudage. Le cinéaste mêle à la perfection les différents registres, passant de l’humour picaresque au drame, sans oublier des annotations satiriques. Comme à son habitude, Ford décrit avec tendresse une communauté humaine haute en couleur et réunie par des valeurs, des coutumes et des rituels. La cavalerie devient la métaphore de l’Amérique. Si Ford aime l’armée, il déteste la guerre. Il déteste aussi la violence et préfère toujours filmer la fatigue et la tristesse des soldats blessés de retour du front plutôt que les combats eux-mêmes, auxquels le cinéaste semble se désintéresser. Le traitement du thème indien fait de Rio Grande un western profondément antiraciste.
Vu ce film hier.
Il m’a plu , davantage que La Charge Héroïque. Maureen O’Hara et John Wayne font un couple vraisemblable, pudique, qui s’aime tendrement. De larges places sont accordée à la vie dans le camp; ce qui nous vaut deux sérénades entonnées par le chœur de la troupe. Moments aberrants, datés, mais dont la force émouvante emporte malgré le doute.
Par contre, je ne pense pas comme vous que le film soit anti-raciste. Il n’est selon moi ni raciste ni anti-raciste. Sa justesse est dans son regard non partisan. Il observe une armée qui doit remplir les missions qui lui sont confiées. Elle le fait ni avec entrain, ni avec répugnance. Ce sont des professionnels sans états d’âme. Par ailleurs, les indiens y sont présenté dignement, mais comme des « sauvages », malgré tout le respect que leur témoigne Ford: ils n’hésitent pas à enlever des enfants et tuer des femmes sans défense. Les hommes de la troupe sont eux guidés par un sens de l’honneur que Ford, et l’occidental moyen avec lui, sait reconnaître: le combat aux poings en est l’exemple le plus évident.
Maureen O’Hara est une femme très à mon goût! Il faut que je voie ce film de pirates avec Tyrone Power.