La Main au collet de Alfred Hitchcock

ARTE diffuse La Main au collet (To Catch a Thief, 1955) d’Alfred Hitchcock dimanche 7 avril à 20h55. « John Robie (Cary Grant), un ancien cambrioleur, surnommé « le Chat » en raison de son agilité, est suspecté d’une série de vols commis sur la Côte d’Azur où il a pris sa retraite. Il cherche alors à identifier le coupable pour se disculper. La milliardaire M^me Stevens et sa fille Frances (Grace Kelly) sont des appâts de choix que veut utiliser « le Chat », mais la belle Frances n’est pas indifférente à l’ancien cambrioleur. » Filmé en Vistavision et en Technicolor par le directeur de la photographie Robert Burke, La Main au collet est un festin pour les yeux. C’est un sommet de la sophistication et du luxe hollywoodiens, mais c’est aussi un film qui glorifie le tournage en extérieurs, en restituant la beauté des paysages de la Côte d’Azur et des rues de Nice (la sublime séquence du marché aux fleurs) et de Cannes dans les années 50. La Main au collet est un pur divertissement, une comédie policière, une parenthèse légère et colorée dans la filmographie d’Alfred Hitchcock. Le cinéaste n’en demeure pas moins fidèle à ses préoccupations morales. Il y est encore question de transfert de crime, de mensonge et de culpabilité. La Main au collet offre surtout à Hitchcock l’occasion rêvée d’appliquer ses théories sur le sexe glacé. Cette histoire de prédation et de séduction contient les moments les plus érotiques de l’œuvre d’Hitchcock. Il a trouvé en Cary Grant et Grace Kelly les interprètes parfaits. Il s’amuse à suggérer l’extase de ses amants grâce à des métaphores visuelles particulièrement explosives – voir par exemple la scène de baisers sur fond de feux d’artifices. La célèbre scène de poursuite automobile, dans laquelle Grace Kelly conduit à vive allure sur la corniche surplombant la Méditerranée, avec un Cary Grant inquiet sur le siège du passager, inverse les rapports de domination et souligne l’agressivité sexuelle de la jeune femme.

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