Olivier Père

Madame et ses flirts de Preston Sturges

ARTE diffuse lundi 16 février à 22h30 Madame et ses flirts (The Palm Beach Story, 1942) grand classique de la comédie sophistiquée hollywoodienne écrit et réalisé par Preston Sturges, un des princes du genre.

Tom (Joel McCrea), un inventeur peu fortuné recherche désespérément de l’argent pour exploiter ses découvertes. Par amour pour lui et pour lui procurer l’argent nécessaire, mais en prétextant l’usure de la vie à deux, sa femme Gerri (Claudette Colbert) part en Floride en train pour y divorcer et éventuellement épouser un homme très riche. Mais Tom ne l’entend pas de cette oreille et décide de rejoindre Gerri. S’engage alors une folle course poursuite de New York à Palm Beach, parsemée de rencontres excentriques.

Claudette Colbert dans Madame et ses flirts

Claudette Colbert dans Madame et ses flirts

Preston Sturges fut scénariste avant d’être metteur en scène et Madame et ses flirts est avant tout remarquable par l’humour irrésistible de ses dialogues, de ses personnages et de ses situations. Le rythme frénétique du film semble emprunté au dessin animé, au même titre que l’idée délirante qui ouvre et conclut cette comédie du remariage sur le thème de l’argent et du couple. Madame et ses flirts est un sublime écrin à la fantaisie et à la verve comique de Claudette Colbert, star hollywoodienne des années 30 et 40 qui brilla chez DeMille, Capra, La Cava, Leisen, Lubitsch et bien sûr Preston Sturges qui lui offre ici l’un de ses meilleurs rôles. Dans Madame et ses flirts Claudette Colbert est époustouflante de drôlerie et de charme, impériale dans les positions les plus embarrassantes, en peignoir ou en pyjama comme sa rencontre imprévue dans sa salle de bain avec un vieux milliardaire farfelu et sourd comme un pot (le « roi de la saucisse » texan) venu visiter son appartement ou dans un wagon couchette avec un second milliardaire timide et maladroit…

Cet enchaînement délicieux de gags, de quiproquos et de répliques hilarantes figure au panthéon de la comédie américaine à l’instar de Un cœur pris au piège et Les Voyages de Sullivan, autres titres de gloire de Preston Sturges dont la carrière, plutôt brève (une décennie derrière la caméra), n’en demeure pas moins une incroyable source d’inspiration pour tout auteur désirant s’illustrer dans l’art difficile de faire rire.

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