La belle espionne

1800, sur l’île anglo-normande de Guernesey. Anciens pêcheurs devenus contrebandiers à cause des guerres napoléoniennes, Gilliatt et Willie aident la belle Drouette à rencontrer Lethierry, un aristocrate local, sans savoir qu'elle est une espionne anglaise. Drouette doit se faire passer pour la comtesse de Rémusat afin d'obtenir des informations sur le projet d'invasion de l’Angleterre mis sur pied par Napoléon. Tombé sous son charme, Gilliatt accepte de conduire Drouette en France, où elle prétend vouloir faire libérer son frère emprisonné. Pourtant, à peine ont-ils débarqué que, persuadé qu’elle est une espionne française, il la ramène à Guernesey pour la remettre aux Anglais…

Romance et aventure
Sous les atours d’une séduisante et duplice comtesse, la star canado-américaine Yvonne De Carlo (déjà espionne dans Les amours de Salomé, qui l’a révélée en 1945) fait tomber le ténébreux Rock Hudson dans ses filets. Entre terre et mer, aube et crépuscule, Raoul Walsh conjugue romance et aventure dans un film d’espionnage en costumes tourné en Technicolor. Inspiré librement (et surtout très vaguement) du roman Les travailleurs de la mer de Victor Hugo, La belle espionne reprend aussi certains codes du western, notamment les bagarres de saloon déplacées ici dans des auberges brumeuses. La séculaire rivalité franco-anglaise et la fourberie des deux camps pour déjouer les plans ennemis font le sel de cette curiosité pleine de charme, qui offre en outre la surprise d’entrevoir Gérard Oury en Napoléon.