Giuseppe Verdi : La traviata

Au Grand Théâtre de Genève, l’Allemande Karin Henkel signe une mise en scène aux accents naturalistes de l’opéra La traviata. Dans cette production à mille lieues de la vie mondaine d’une courtisane, quatre incarnations de Violetta coexistent sur scène. Dans un hôpital délabré, Ruzan Mantashyan respire à l’aide d’un masque à oxygène, son souffle amplifié par un micro. Martina Russomanno, son double chantant, interprète l’air "addio del passato" du dernier acte. Sabine Molenaar endosse le rôle d’une Violetta, muette car déjà morte, mais dont les mouvements saccadés rappellent en permanence l’issue fatale.

Karin Henkel dépeint une société sans joie, régie par l’argent et sous la domination masculine. Vendue par un homme alors qu’elle n’est encore qu’une enfant, Violetta meurt dans la fleur de l’âge. Alfredo Germont, son amant, et Giorgio, le père de ce dernier, suivent ses derniers instants à quelque distance. Avant que le rideau ne tombe, les premières mesures de l’ouverture retentissent à nouveau, tandis que Giorgio Germont s’apprête à jeter une autre petite Violetta en pâture à des hommes qui arrivent sur scène.

Le chef italien Paolo Carignani, spécialiste de la musique de Verdi, est à la baguette. La soprano arménienne Ruzan Mantashyan, remarquée sur ARTE en 2021 pour son interprétation de Rachel dans La juive, et la soprano italienne Martina Russomanno ont à leurs côtés deux chanteurs tout aussi brillants : le belcantiste italien Enea Scala en Alfredo Germont et Luca Micheletti en Gorgio Germont.

Filmé le 12 juin 2025 au Grand Théâtre de Genève, Suisse.