Pour des raisons de droits, ce programme n’est pas disponible dans le pays dans lequel vous vous trouvez.
Jeff Bridges, star malgré lui
52 min
Disponible à partir du 13/07/2025
À la télévision le dimanche 20 juillet à 22:55
Il a fui les feux de la rampe, avant que "The Dude", figure culte de "The Big Lebowski" des frères Coen, ne le propulse star. Portrait de Jeff Bridges, artiste aux multiples talents et grand acteur en marge des profils hollywoodiens.
"Je mets beaucoup d’énergie à rester en retrait…" Quand en 1998, avec The Big Lebowski, "The Dude" débarque sur les écrans, le nonchalant – et bientôt culte – loser imaginé par les frères Coen expose Jeff Bridges, presque quinquagénaire, à une célébrité qu’il s’était méthodiquement évertué à fuir. Né en 1949, ce fils d’une famille d’acteurs, atteint du syndrome de l’imposteur, a pourtant été poussé par ses parents dans le bain hollywoodien dès 6 mois, nourrisson en pleurs de La voleuse d’amour. Anxieux et atteint de bégaiement, l’adolescent rondouillard hésite d’abord à suivre la voie tracée par sa mère Dorothy, son père Lloyd (vu dans Le train sifflera trois fois) et son aîné Beau, préférant s’adonner à la musique et à la peinture. Ce comédien atavique, qui s’abonnera délibérément aux seconds rôles, revendique un goût pour la paresse et un manque d’ambition. Il est même soulagé d’échapper plusieurs fois à l’Oscar après ses nominations pour sa performance dans La dernière séance (1971) de Peter Bogdanovich, son épatant binôme avec Clint Eastwood dans Le canardeur (1974) de Michael Cimino ou encore sa composition d’extraterrestre dans Starman (1984) de John Carpenter. Et si le drolatique duo avec son frère dans Susie et les Baker Boys (1989) de Steven Kloves lui vaut une popularité encombrante, Jeff Bridges continue à se terrer, loin des feux de la rampe, dans un coin reculé du Montana avec sa femme Susan, épousée en 1977, et leurs filles. Son destin va pourtant le rattraper avec "The Dude", rôle dans lequel ce perfectionniste s’implique pleinement, utilisant son vestiaire personnel pour une cool attitude sur mesure. Star malgré lui après une riche autant que discrète carrière, l’acteur sera enfin couronné d'un Oscar à 60 ans pour son rôle de chanteur vieillissant en lutte contre l’alcoolisme dans le multiprimé Crazy Heart. Avec une pointe de regret amusé, il lâchera alors : "Je vais perdre mon statut d’acteur sous-estimé…"
Icône tardive
"Mon frère est un homme de la Renaissance", résume son aîné Beau, évoquant les multiples talents de Jeff Bridges, musicien, peintre, sculpteur et photographe inspiré sur les plateaux de tournage. Retraçant le parcours – et la quête existentielle – de cet homme de l’ombre, ce documentaire montre comment l’acteur a systématiquement refusé les rôles qui lui auraient donné trop de visibilité sans pour autant disparaître, jusqu’à sa rencontre libératrice avec "The Dude". Doté d’une large et nuancée palette de jeu, le comédien philosophe s’est ainsi imposé en icône tardive du cinéma à la faveur du phénomène culturel provoqué par l’irrésistible antihéros. Au fil d’extraits d’entretiens avec lui et des éclairages du critique Serge Kaganski, de son biographe Bill Fleck et de l’historienne du cinéma Annette Insdorf, l’attachant portrait d’un grand comédien hollywoodien, devenu aussi star de la télé avec la série The Old Man, qui a su garder une part d’enfance dans son rapport au métier.
Réalisation
Charles-Antoine de Rouvre
Pays
France
Année
2025