Pour des raisons de droits, ce programme n’est pas disponible dans le pays dans lequel vous vous trouvez.
Vipère au poing
95 min
Disponible jusqu'au 4 mai 2025 à 05:00
Plus que 2 jours
À la télévision le mercredi 7 mai à 13:35
- Audiodescription
- Sous-titrage malentendant
Martyrisé comme ses frères par leur mère, la terrible “Folcoche” (subtile Catherine Frot), Jean entame une sourde rébellion. Pour ce qui sera son dernier film et grand succès, Philippe de Broca adapte et adoucit (un peu) l’autobiographie au vitriol d’Hervé Bazin.
En 1926, aux lendemains de Noël, Ferdinand et Jean, surnommé “Brasse-bouillon”, pleurent la disparition de leur grand-mère, qui les a élevés avec tendresse. Ils n’en sont pas moins impatients de faire la connaissance et de leur petit frère Marcel et de leurs parents, revenus d’Indochine pour s’occuper d’eux. Mais lorsqu’ils se jettent au cou de Paule, leur mère, celle-ci les repousse avec dureté. À leur arrivée dans le vaste domaine familial, elle congédie la majorité des domestiques et met ses enfants au parfum : fini le collège, lever à l’aube, chambres spartiates et coups à la moindre incartade. Dans cette tribu portée sur les surnoms, les trois enfants trouvent vite un sobriquet pour cette mère qu’ils haïssent désormais : ce sera “Folcoche”, contraction de “folle” et de “cochonne”. Fuyant le conflit pour se consacrer à une étude passionnée des mouches, leur père ne réagit que mollement à leur calvaire. D’abord tétanisé, Jean finit par se rebeller et saisit la moindre occasion de défier sa mère, la “pistolettant” du regard lors des sinistres repas familiaux.
Amour/haine
Cette deuxième adaptation du roman autobiographique d’Hervé Bazin succède à une fiction télévisée (1971) où Alice Sapritch, théâtrale et à contre-emploi, incarnait une impressionnante Folcoche. Catherine Frot s'empare du personnage avec subtilité. Sans rien enlever à sa cruauté, elle compose une Paule élégante, posée, révélant ses fragilités sous sa carapace de dureté. Cinéaste du divertissement, Philippe de Broca ne peut s’empêcher d’apporter une réconfortante légèreté à ce huis clos familial, où la haine entre la mère et le fils – à qui Jules Sitruk, révélé dans Monsieur Batignole, prête sa bouille ronde – se teinte de fascination. Le cinéaste n’élude pas la charge contre la bourgeoisie bigote de l’époque, montrant comment l’écrivain Hervé Bazin, dont Jean est l’alter ego et qui trempera plus tard sa plume dans le vitriol, s’est construit à la fois contre sa famille et contre son milieu. Conté en voix off par Denis Podalydès, ce film, plein de vie malgré sa facture classique, sera le dernier succès public de Philippe de Broca, disparu l’année de sa sortie.
Avec
Catherine Frot (Paule "Folcoche" Rezeau)
Jacques Villeret (Jacques Rezeau)
Jules Sitruk (Jean Rezeau)
Cherie Lunghi (Miss Chilton)
Hannah Taylor Gordon (Fine)
Richard Bremmer (Abbé Traquet)
William Touil (Ferdinand "Freddie" Rezeau)
Sabine Haudepin (Tante Thérèse)
Pierre Stévenin (Marcel)
Annick Alane (Grand-mère Rezeau)
Réalisation
Philippe de Broca
Scénario
Philippe de Broca
Olga Vincent
Auteur.e
Hervé Bazin
Production
Rezo Productions
Ramona Productions
Zephyr Films
France 3 Cinéma
Producteur/-trice
Jean-Michel Rey
Philippe Liégeois
Olga Vincent
Image
Yves Lafaye
Montage
Anna Ruiz
Musique
Brian Lock
Pays
France
Royaume-Uni
Année
2004