L'incorrigible

Fraîchement sorti de prison, Victor Vauthier retombe dans les combines qui l'ont précipité au trou : des escroqueries en série, que son talent naturel de bonimenteur rapproche de la performance artistique. Transformiste, celui qui se présente tour à tour comme médecin, attaché ministériel ou avocat réputé atterrit entre chaque combine chez son "oncle" Raoul, un dramaturge déprimé et braqueur de banques à ses heures, qui vit chichement en banlieue, sur les bords de Marne. C'est là que le trouve Marie-Charlotte Pontalec, chargée du suivi psychiatrique mis en place à sa sortie de prison. Il apprend bientôt que la jeune femme est la fille du conservateur du musée de Senlis, qui abrite un triptyque d'une valeur inestimable…

Haut vol
Un Belmondo bondissant et fantasque, une réalisation enlevée de Philippe de Broca, une musique signée Georges Delerue… : tous les ingrédients d'une recette éprouvée au fil de précédents succès (Cartouche, L'homme de Rio, Les tribulations d'un Chinois en Chine, Le magnifique) sont présents dans cet Incorrigible où le réalisateur confie les clefs du camion à son acteur fétiche pour une heure quarante d'un cabotinage de haut vol. Belmondo, princier, y personnifie l'un des thèmes chers à Philippe de Broca, la confrontation du réel et de l'imaginaire : son Victor Vauthier semble bloqué en enfance, préférant au fardeau du réel l'art de la fuite en avant… On ne se lasse pas de la vivacité débordante et attachante de "Bebel", si intelligemment dirigé par un maître français de la comédie.