Gucci : luxe, drame et volupté
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Disponible à partir du 23/07/2025
À la télévision le mercredi 30 juillet à 22:40
Bagages élégants, porno chic et coups bas : la saga sulfureuse de l’empire centenaire au double G, joliment troussée par Olivier Nicklaus ("Fashion !").
Une identité forte fondée sur un siècle de maroquinerie, une créativité à toute épreuve et un parfum de scandale persistant. Sur cette efficace trinité, Gucci a bâti un empire du luxe resté debout malgré les turbulences. Née en 1921 à Florence, la marque n’est au départ qu’une modeste boutique de bagages en cuir. Mais elle se démarque en ciblant une clientèle fortunée et internationale, dont son fondateur Guccio Gucci, qui donnera plus tard ses initiales au monogramme maison, a pressenti l’envie de voyager léger et avec chic. L’entreprise prend un nouvel essor sous l’influence de ses fils Aldo et Rodolfo : elle s’internationalise, fait des stars ses ambassadrices – rebaptisant même l’un de ses sacs "Jackie" (Onassis) – et se diversifie dans les accessoires et le prêt-à-porter. Les choses se gâtent avec la génération suivante. Croulant sous les licences, les affaires finissent par péricliter et la dynastie prend l’habitude de laver son linge sale sur la place publique. Des luttes intestines conduisent en 1993 à l’éviction du dernier Gucci du groupe, Maurizio, assassiné en 1995, un meurtre commandité par son ex-femme Patrizia, surnommée "la veuve noire".
DA jetables
Repris par un tandem fonceur, Domenico de Sole aux affaires et Tom Ford à la création, Gucci fonde alors son succès sur le transgressif "porno chic". Exit la bourgeoise coincée, vive la jet-setteuse sexy… Mais la réussite éclatante du duo attise la convoitise des magnats du luxe et va faire entrer Gucci dans l’ère de la finance reine et des directeurs artistiques brillants mais jetables, Tom Ford (débarqué en 2004) en tête. Pour une légère contre-performance, le styliste romain à la créativité débordante Alessandro Michele prendra la porte en 2022 alors que ses silhouettes gender fluid aux inspirations poétiques ont démultiplié les marges du groupe. Aidé de savantes fashionistas (la styliste Carine Roitfeld, proche collaboratrice de Tom Ford, l’historienne de la mode Salomé Dudemaine, Sara Gay Forden, l’autrice de House of Gucci…), Olivier Nicklaus (Fashion !) déroule avec peps la saga de cette maison centenaire, des débuts florentins à son plus récent mercato. Début 2025, Sabato De Sarno a ainsi cédé la place à Demna Gvasalia, nouveau designer passé par Balenciaga, dont la capacité à réinventer la griffe est attendue au tournant.
Réalisation
Olivier Nicklaus
Pays
France
Année
2025