Clara

Clara, jeune enseignante roumaine, a quitté son village du bord du Danube pour travailler comme nounou dans une ville d’Allemagne traversée par le même fleuve. Elle a été embauchée par une famille aisée pour s’occuper de Johanna, fillette de 6 ans, avec qui elle a noué une relation très forte. Mais Clara a un fils de 12 ans, Ionuţ, resté en Roumanie auprès de son grand-père. Se sentant abandonné par sa mère, celui-ci essaie un jour de la rejoindre par le Danube à bord d’une barque. L’expédition tourne court et le garçon est retrouvé en hypothermie. Quand Clara apprend la nouvelle, elle repart immédiatement en Roumanie et décide d’y chercher un nouveau travail. Mais son fils, mutique, peine à lui accorder à nouveau sa confiance, tandis que la petite Johanna ne cesse de réclamer sa nounou…
 
Amour et culpabilité
S’il s’inspire du vécu de millions de Roumains partis à l’étranger dans l’espoir d’une vie meilleure – et de la situation des enfants restés au pays, confiés aux grands-parents ou aux autres membres de la famille –, le film de Sabin Dorohoi dépeint aussi avec justesse l’ambivalence des sentiments maternels. Clara est partagée entre amour et culpabilité, don de soi et besoin de reconnaissance. Si la petite Johanna, tendre et joyeuse, lui donne une gratifiante sensation d’utilité, Ionuţ, préadolescent en souffrance demandant de sa part un engagement plus profond, fait parfois l’effet d’un fardeau… Rythmé par de très belles images du Danube, trait d’union tantôt rassurant, tantôt angoissant entre les deux villes, un film poignant qui décrit une Roumanie rurale offrant bien peu d’horizons.