1958. Comme chaque été, Frédérique et Sophie, 13 et 8 ans, prennent le train à Lyon pour La Baule. Mais sur le quai, leur mère les informe qu’elle les rejoindra plus tard. Inquiètes, les fillettes embarquent avec Odette, la nounou, et retrouvent sur la côte atlantique leur oncle Léon, leur tante Bella, enceinte de son cinquième enfant, et leurs cousins. Alors que les vacances s’écoulent entre plage, explorations aventureuses, lecture de L’espiègle Lili et premiers émois amoureux, les deux sœurs découvrent bientôt que leur mère a un amant et que leurs parents sont sur le point de divorcer.
Émancipation à venir
Robes cintrées à fleurs, mises en pli et initiation au Coca-Cola… Douze ans après l’emblématique Diabolo menthe, Diane Kurys, experte en souvenirs acidulés, remonte à nouveau le cours de son enfance de baby-boomer, entre innocence, jeux interdits et coups portés à l’insouciance. Précocement marquée par la séparation de ses parents, la cinéaste met en scène une chronique familiale douce-amère au crépuscule des années 1950, dans un Technicolor version française aux allures de super-8. Alors que les échos de la guerre d’Algérie parviennent étouffés dans la station balnéaire, la crise conjugale des parents, qui tourmente Frédérique et sa sœur, annonce en filigrane la remise en question du patriarcat et l’émancipation féminine de la décennie à venir. Incarnée par une Nathalie Baye solaire, Léna, la mère des fillettes, revendique la liberté d’aimer et de travailler, quand son jeune amant sculpteur, le déjà mélancolique Vincent Lindon, relègue à une génération dépassée le mari délaissé, interprété par Richard Berry, ou le tonton blagueur (parfait Jean-Pierre Bacri). Un récit autobiographique sur une époque charnière qui esquisse par petites touches un délicat portrait de l’adolescence.