L'Orchestre rouge (1/2)
2 min
Disponible à partir du 30/10/2025
À la télévision le vendredi 31 octobre à 01:35
Pendant la Seconde Guerre mondiale, deux réseaux distincts de résistance aux nazis, l’un implanté à Bruxelles puis à Paris, et l’autre à Berlin, ont livré des informations aux Soviétiques. Ce documentaire fouillé retrace l’histoire de ses membres et la traque lancée contre eux par le IIIe Reich.
En juin 1938, Léopold Trepper, agent des services secrets extérieurs de l’URSS, s’installe à Bruxelles pour y créer un réseau d’espionnage en Europe de l’Ouest. Renouant avec Leo Grossvogel, un ami avec lequel il avait gagné la Palestine dans les années 1920 afin d’y créer un État juif, il ouvre une société spécialisée dans la vente d’imperméables, qui lui servira de couverture. Le mentor de Trepper à Moscou ayant été liquidé lors des purges staliniennes, Anatoli Gourevitch, alias Kent, est envoyé à Bruxelles pour surveiller l’espion sur son terrain. En août 1939, la signature d’un pacte de non-agression entre l’Allemagne et l’URSS rebat les cartes : Staline stoppe les activités d’espionnage contre Berlin. Rappelé en URSS, Trepper refuse d’obéir et reste en Belgique. L’occupation de la France l’année suivante le décide à fonder à Paris, toujours avec Leo Grossvogel, la Simex, une société-écran d'import-export. Approvisionnant l'occupant en marchandises de toutes sortes, son groupe commence à recueillir des informations. À Berlin, Harro Schulze-Boysen, un jeune officier au ministère de l’Aviation, est pour sa part entré en résistance avec un groupe d’amis, notamment Arvid Harnack, employé au ministère de l’Économie, et sa femme Mildred. Clandestinement, ils distribuent des tracts antinazis et viennent en aide aux juifs persécutés et aux déserteurs. Bientôt, ils coopèrent avec les Russes et leur livrent des informations secrètes....
Traîtres ou héros ?
Après-guerre, ses membres seront vus à l’Ouest comme des traîtres, à l’Est, comme des héros. Aujourd’hui, l’Orchestre rouge est considéré comme le groupe de résistance au nazisme le plus important de la Seconde Guerre mondiale, un vaste réseau de renseignements implanté, l’un à Bruxelles puis Paris, l’autre à Berlin. Il s’agissait à l’origine de deux réseaux distincts, sans liens entre eux, sinon Moscou. Leur point commun ? La même volonté de fournir des informations à l’Union soviétique et d’empêcher le IIIe Reich de gagner la guerre. Construit autour de deux fictions réalisées en RFA et en RDA au début des années 1970 (*), de visites de lieux clés et d’archives, cette enquête fleuve hybride – mi-documentaire, mi-fictionnelle – retrace l’histoire de ses principaux membres, dont la plupart furent arrêtés, emprisonnés, et un grand nombre, condamnés à mort. Un sort funeste auquel échappa Léopold Trepper, qui fut pourtant soupçonné d’avoir livré lui-même son réseau parisien. Nourri des éclairages de l’historien Guillaume Bourgeois (**), le film, et c’est sa part la plus poignante, est ponctué des témoignages de plusieurs descendants de ses protagonistes, notamment Lital Levin, petite-nièce de Trepper, et Hans Coppi Jr., le fils de Hilde et Hans Coppi, arrêtés et exécutés peu après sa naissance.
(*) La série télévisée ouest-allemande Die Rote Kapelle, de Franz Peter Wirth (1972) et le film est-allemand KLK an PTX - Die Rote Kapelle, de Horst E. Brandt (1971).
(**) La véritable histoire de l’Orchestre rouge, éd. Nouveau Monde, 2015.
Avec
Werner Kreindl (Leopold Trepper)
Klaus Piontek (Harro Schulze-Boysen)
Rada Rassimov (Margarete Barcza)
Georges Claisse (Kent)
Günther Neutze (Karl Giering)
Réalisation
Carl-Ludwig Rettinger
Lorenz Findeisen
Scénario
Carl-Ludwig Rettinger
Production
ARTE
Iota Production
Lichtblick Film
RBB
RTBF
Vice Versa Films
Producteur/-trice
Gidi Avivi
Isabelle Truc
Joachim Ortmanns
Image
Lutz Reitemeier
Olivier Verdoot
Montage
Martin Kayser-Landwehr
Musique
Eloi Ragot
Chargé(e) de programme
Christian von Behr
Andreas Schreitmüller
Son
Benedikt Gaussling
Damien Rouchaud
Pays
Allemagne
Année
2019