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À suivre :
Le grand McLintockSans mobile apparent
97 min
Disponible jusqu'au 05/07/2025
À la télévision le lundi 16 juin à 13:35
ARTE rend hommage au réalisateur et scénariste Philippe Labro, disparu le 4 juin dernier, avec la diffusion de ce polar niçois haletant, sorti en 1971, où Jean-Louis Trintignant brille dans le rôle d'un commissaire obstiné.
À Nice, un homme muni d'un fusil à lunette a tué trois personnes, sans qu'on sache pourquoi. Le commissaire Stéphane Carella prend connaissance du journal intime d'une des victimes, un opulent industriel, et y découvre le nom d'une jeune femme, Jocelyne Rocca. Il la rencontre et découvre qu'elle a été en contact avec les trois disparus. Serait-elle la prochaine personne sur la liste du tueur ?
Réparties savoureuses
Signé Philippe Labro – journaliste et écrivain, décédé le 4 juin 2025, qui fit également un passage remarqué par le cinéma –, Sans mobile apparent est l’exemple type d’un cinéma qui n’existe plus, celui où la logique industrielle n’avait pas encore supplanté un artisanat dans lequel pouvait s’exprimer des manifestations de folie douce, de naïveté et de bricolage sympathiques, et réunir des personnalités artistiques d’horizon divers prêtes à s’amuser ensemble. Dans cette adaptation d’un roman d'Ed McBain – qui fut aussi le scénariste d'Alfred Hitchcock pour Les oiseaux –, Labro multiplie les références au film noir américain et offre le portrait assez fascinant d’un flic solitaire, tireur d’élite, maniaque et cassant. Trintignant s’en donne à cœur joie pour rendre son personnage le plus antipathique et bizarre possible (avec cette curieuse manie de toujours vouloir se laver les mains), entouré par une distribution hétéroclite allant de Sacha Distel à Dominique Sanda en passant par Laura Antonelli et Jean-Pierre Marielle affublé d’un improbable accent britannique. Dans Sans mobile apparent on ne compte pas les réparties savoureuses, les idées surprenantes et les détails insolites. La dimension satirique du film le situe entre les polars de Mocky et les brûlots d'Yves Boisset réalisés à la même époque, qui ne s’embarrassaient pas de nuances avec des seconds rôles et des situations grotesques ridiculisant les institutions, la magistrature, le monde politique et la bourgeoisie provinciale, forcément magouilleuse et partouzarde. L’italianité du film de Labro – hormis sa distribution – se manifeste aussi par l’apport d’Ennio Morricone dont la magnifique bande originale renforce l’atmosphère malsaine du film et colle au caractère obsessionnel de son personnage principal.
Avec
Jean-Louis Trintignant ( l'inspecteur Stéphane Carella)
Dominique Sanda (Sandra Forest)
Sacha Distel (Julien Sabirnou)
Carla Gravina (Jocelyne Rocca)
Paul Crauchet (Francis Palombo)
Stéphane Audran (Hélène Vallée)
Laura Antonelli (Juliette Vaudreuil)
Jean-Pierre Marielle (Perry Rupert-Foote)
Philippe Labro (un journaliste au téléphone)
Réalisation
Philippe Labro
Scénario
Philippe Labro
Jacques Lanzmann
Auteur.e
Ed McBain
Production
Président Films
Cinétel
Euro International Films
Producteur/-trice
Jacques-Eric Strauss
Image
Jean Penzer
Montage
Claude Barrois
Nicole Saunier
Musique
Ennio Morricone
Pays
France
Italie
Année
1971