Hôtel

Irene commence un apprentissage de réceptionniste dans un hôtel des Alpes autrichiennes. Elle apprend bientôt que l'employée qu'elle remplace a disparu dans d'étranges circonstances. Elle décide de mener sa propre enquête, mais se heurte à l'indifférence et à l'hostilité de ses collègues. Peu à peu, elle se persuade qu'une grave menace pèse sur elle…

Péril en la demeure
Deuxième film de Jessica Hausner (après "Lovely Rita"), "Hôtel" fait d'abord penser à un thriller à la Hitchcock. Mais très vite, la jeune réalisatrice autrichienne - qui fut l'élève puis l'assistante de Michael Haneke sur "Funny Games" - introduit des perspectives inhabituelles : ce goût pour les lignes droites et les angles à 90 degrés entraîne l'imaginaire du spectateur dans une déambulation permanente et finit par susciter un sentiment de désarroi. Bientôt, comme Irene, on ne se sent plus en sécurité nulle part, ni dedans ni dehors… Alors que le spectateur espère encore une élucidation du crime et guette les indices qui pourraient lui fournir des informations, il pressent que la menace diffuse qui émane de cet hôtel est peut-être liée à l'inconscient de la jeune fille. Comme le héros de David Lynch dans "Lost Highway", Irene a perdu sa boussole intérieure ; elle ne fait plus la différence entre réalité et imaginaire. Car au fond, il y a plus menaçant encore que de disparaître à jamais dans une forêt obscure : affronter  le prosaïsme d'un quotidien qui n'a rien d'autre à offrir que l'indifférence, l'ennui, la déception.