Pour des raisons de droits, ce programme n’est pas disponible dans le pays dans lequel vous vous trouvez.
Le mariage de Maria Braun
116 min
Disponible jusqu'au 26 juin 2025 à 05:00
Dernier jour
Un portrait vachard de l’Allemagne de l'après-guerre, vue à travers le destin d'une femme ambivalente, en proie aux affres de l'amour... Avec la sublime Hanna Schygulla, l’un des plus grands films de Rainer Werner Fassbinder.
1943. Maria et Hermann Braun se marient sous les bombes la veille du départ d'Hermann pour le front russe. À la fin de la guerre, Maria travaille dans un bar fréquenté par les militaires en attendant le retour de son mari. Un ami lui annonce que Hermann est porté disparu, présumé mort. Mais Hermann revient de captivité à l’improviste et surprend Maria au lit avec un soldat noir de l’armée américaine...
Dans les ruines du nazisme
Fassbinder ne s’émancipera jamais des démons du passé de son pays, ni surtout des siens propres. Le film débute dans les ruines du nazisme (hommage au magnifique film de Douglas Sirk, Le temps d’aimer et le temps de mourir) et s’achève dans l’Allemagne du miracle économique des années 1950. Maria Braun, femme à la fois inquiétante et humaine (Hanna Schygulla, impassible) traverse les années dans un absolu dévouement à son mari emprisonné, qu’elle n’a jamais cessé d’aimer. Impitoyable, voire sadique dans sa vie publique, elle fait montre d’un surprenant masochisme dans sa vie privée. Personnage fascinant, pris dans les rets d’une passion dévorante et capable d’étonnants calculs : au service du capital la journée, elle se transforme la nuit en agent du prolétariat et se surnomme elle-même "la Mata-Hari du miracle économique". La mise en scène stylisée et le scénario mélodramatique n’occultent pas une vision d’entomologiste. L’ascension de Maria est racontée de manière directe, sans maniérisme. Fassbinder décortique avec précision les mécanismes de l’histoire allemande. Ce n’est pas un hasard si le film s’achève par le sacre de la RFA lors de la Coupe du monde de football en 1954. Cet événement marque la fin de l’après-guerre : les Allemands sont de nouveau vainqueurs. Une domination masculine peut s’installer, rejetant la femme sur le bas-côté : Maria Braun n’a plus qu’à disparaître... Même lorsque Fassbinder filme le passé, il continue de parler d’aujourd’hui. Sa critique de la bourgeoisie allemande, qu’elle se situe en 1930, en 1955 ou en 1975, demeure la même. L’Allemagne est un pays où rien ne change vraiment. Les chances de faire table rase offertes en 1945 ont été perdues. Mais dans la surprenante scène finale, la fiction reprend ses droits. Le poète, chez Fassbinder, a toujours le dernier mot.
Avec
Hanna Schygulla (Maria Braun)
Klaus Löwitsch (Hermann Braun)
Ivan Desny (Karl Oswald)
Gottfried John (Willi Klenze)
Gisela Uhlen (la mère de Maria)
Günter Lamprecht (Hans Wetzel)
George Byrd (Bill)
Elisabeth Trissenaar (Betti Klenze)
Hark Bohm (Senkenberg)
Réalisation
Rainer Werner Fassbinder
Scénario
Peter Märthesheimer
Pea Fröhlich
Production
Albatros Filmproduktion
Trio Film
WDR
Producteur/-trice
Michael Fengler
Image
Michael Ballhaus
Montage
Juliane Lorenz
Franz Walsch
Musique
Peer Raben
Pays
Allemagne
Année
1979