Le comité de sélection d’ARTE France Cinéma du 11 décembre a décidé de s’engager sur les nouveaux longs métrages de Charlotte Le Bon, Philippe Lesage, Kateryna Gornostai et Diana Cam Van NGuyen.
Au titre des documentaires cinéma destinés à la salle, la filiale cinéma, en collaboration avec l’unité Société et Culture d’ARTE France, a choisi les prochains films de Sébastien Lifshitz et de Sergei Loznitsa. Enfin, deux projets de longs métrages d’animation ont été signés : celui de Jérémie Hoarau et celui de Fabrice Luang-Vija.
La Symphonie du Sens (titre provisoire) de Charlotte Le Bon
Tandem (France), Metafilms (Canada)
Avec Gabriel Lemire et Agathe Ledoux
Après son très remarqué Falcon Lake (Prix Louis-Delluc du premier film), la comédienne et scénariste québécoise s’attarde une nouvelle fois sur l’enfance contrariée et les fantômes du passé, en magnifiant les souvenirs de sa jeunesse. Sam, 10 ans, voit réapparaître son père Richard après une longue absence. Le monde rassurant qu’elle partageait avec sa mère et son beau-père vacille. Richard, avec ses excès et ses fragilités, vient bouleverser ses repères. Dans ce désordre tendre, Sam saura-t-elle préserver sa lumière ?
Tournage prévu au printemps 2026 à Montréal.
Antonivka de Kateryna Gornostai
Damned Films (France), Moon Man (Ukraine), Just a Moment (Lituanie)
Dans un futur proche, Aurora et Darko quittent Kyiv pour s’installer à la campagne chez Anton, le grand-père d’Aurora, affaibli par un AVC. Tandis qu’Aurora, prise par son travail de vétérinaire, est moins présente à la maison, Darko s’intègre rapidement, se rapprochant d’Anton et des jeunes du village. Une nouvelle attaque cérébrale d’Anton bouleverse l’équilibre fragile du foyer et ravive les tensions, notamment avec l’arrivée de la mère d’Aurora. Au cœur de leur quotidien, la présence d’Anton se révèle alors essentielle et fédératrice.
Après deux premiers longs métrages particulièrement remarqués, Jeunesse en sursis (Berlinale 2021, Cristal d’argent – Génération 14plus), et Premières classes(Berlinale 2025 – compétition officielle) qui s’attachaient à la jeunesse de son pays, l’Ukrainienne Kateryna Gornostai nous offre avec ce nouveau long métrage, une fable intergénérationnelle qui s’étale sur quatre saisons dans une Ukraine proche et transformée. Mais bien davantage qu’un film sur la guerre et son pays,Antonivka est avant tout une œuvre dramatique qui s’intéresse à la part sensible de l’humain et à ses contradictions, une fable universelle.
Tournage prévu fin 2026.
Je veux juste une grande histoire d’amour de Philippe Lesage
SBS Productions (France), Les Films de l’Autre (Canada)
Avec Théodore Pellerin, Stacy Martin, Félix Kysyl, Charles Berling
Guillaume, 24 ans, jeune homme passionné et idéaliste, peine à trouver sa place, tant sur le plan amoureux que professionnel. Entre une grande sœur, Charlotte, qui le soutient financièrement parce qu’elle croit en son talent, des parents dépassés, et une petite sœur fervente catholique, il refuse tout compromis face à ses idéaux. Charlotte invite son frère à venir passer quelques jours chez le père de son fiancé Antoine qui vit dans un magnifique petit village du Bas-Saint-Laurent. Deux familles s’y croisent. Les visiteurs vivront tour à tour des expériences amusantes, tendues et transformatrices.
Tournage prévu de fin avril à mi-juin 2026 au Canada.
InBetween Worlds de Diana Cam Van NGuyen (1er film)
Tripode Productions (France), 13ka (République Tchèque), Nutprodukcia (Slovaquie)
Avec Soňa Lê, David Petrželka
Tiraillée entre ses origines vietnamiennes et son éducation tchèque, Mai, étudiante en photographie à Prague, doit faire un choix qui va bouleverser sa vie lorsque ses parents arrangent un mariage pour assurer l’avenir de leur famille. Déchirée entre le devoir et le désir, Mai doit se confronter à son identité, à son amour et à sa place dans deux mondes.
Tournage prévu de juillet à septembre 2026 à Prague et Hanoï.
Le projet a reçu le Prix ArteKino International lors du Cinemart à Rotterdam en 2025.
Je m’appelle Sophie Calle et je suis encore vivante
de Sébastien Lifshitz
Agat Films (France)
Après plus de 40 ans de création, Sophie Calle est devenue l’une des artistes françaises les plus connues au monde. Pour la première fois, elle a accepté qu’une caméra l’accompagne pendant plusieurs mois et viennent filmer son quotidien, son travail et ses lieux intimes. C’est aussi l’occasion de retracer son parcours depuis les années 70 où rien ne la prédestinait à être une artiste jusqu’à aujourd’hui où elle vient de recevoir des mains de l’Empereur du Japon le fameux prix Praemium Imperiale. Sophie Calle a traversé le monde de l’art par le biais de récits intimes qui mettent en scène sa propre vie, ses obsessions et ses angoisses jusqu’à incarner avec humour et profondeur les tourments de la condition humaine.
Imperium de Sergei Loznitsa
Essential Filmproduktion (Allemagne), Société Parisienne de Production (France), Kino Produzioni (Italie), Studio Uljana Kim (Lituanie)
Un voyage visuel à travers l’immensité de l’Union soviétique, composé exclusivement d’images d’archives tournées entre 1970 et 1973 par un groupe de cinéastes italiens. Des campements nomades d’Asie centrale jusqu’à la Place Rouge, des villages reculés du Caucase aux confins de l’Extrême-Orient, le film révèle une mosaïque de cultures que le régime cherchait à uniformiser. Sans voix off ni commentaire, les images captent paysages, rituels et scènes de vie quotidienne, offrant un regard brut sur la diversité et la résilience de mondes souvent en marge de l’élan modernisateur de l’empire soviétique. Imperium propose ainsi une relecture de l’histoire d’un empire disparu en dévoilant, grâce à ces images rares et non officielles, les fractures culturelles et centrifuges dont les échos résonnent encore aujourd’hui.
Enfin, deux projets de longs métrages d’animation ont été retenus par ARTE France Cinéma:
Prudence de Jérémie Hoarau (premier film)
Everybody On Board (France), Kaibou (Québec)
Dans un futur proche. Ina et Claude, un couple de techniciens plongeurs, rejoignent par 200 mètres de fond l’équipage d’une station sous-marine, dans une mission de la dernière chance pour juguler une marée noire catastrophique. Alors qu’ils travaillent en huis clos, coupés du monde et dans des conditions extrêmes, le médecin de bord est contaminé par un ver parasite.
Début de production mai 2026 // livraison été 2027.
Isis et Osiris de Fabrice Luang-Vija (premier film)
Fargo / JPL Films (France), Kinotopia (Roumanie), Praça Filmes (Portugal)
En Egypte, à l’aube de l’humanité, le dieu Osiris et la déesse Isis s’aiment d’un amour infini. Ils règnent sur les hommes avec une grande bienveillance et vivent parmi eux. L’Egypte est prospère et féconde. Mais Seth est un dieu sec et jaloux, qui règne sur le désert. Lors d’un festin, il enferme Osiris dans un coffre et le noie dans le Nil. La sécheresse s’abat sur le pays, et Seth s’empare du pouvoir. Désespérée, Isis part à la recherche du coffre pour retrouver son époux. Une longue quête commence le long du Nil, où le destin de l’Egypte se jouera, et où l’amour devra avoir raison de la Mort pour parachever la Création…
Début de production fin 2026 // livraison début 2029.


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