Olivier Père

Pyromaniac de Joseph Ellison

Ce n’est pas un film qui respire la joie de vivre. Pyromaniac (ou Don’t Go in the House, réalisé en 1979 et distribué en 1980) appartient à cette série de petits « psycho killers » craspecs produits aux Etats-Unis entre la fin des années 70 et le début des années 80. A la différence des « slashers » comme Vendredi 13, cette catégorie de films d’horreur adopte le point de vue de l’assassin, et pas celui des victimes potentielles ou réelles. Le spectateur est ainsi plongé dans l’esprit malade d’un tueur en série pendant toute la durée du récit, ce qui peut devenir éprouvant. Pyromaniac est aussi le produit d’une époque où l’on assiste au relâchement de la censure, et à l’apparition de films d’horreur très malsains dont les exemples les plus fameux sont Massacre à la tronçonneuse et Le Crocodile de la mort de Tobe Hooper ou Maniac de William Lustig, avec lequel Pyromaniac partage de nombreux points communs, mais il a été tourné avant ! Pyromaniac n’a jamais atteint le même statut que les films de Hooper ou Lustig. Il a pourtant acquis une petite notoriété chez les clients des vidéo-clubs attirés par le rayon « horreur ».  La vidéocassette française (le film était demeuré inédit en salles) arborait un visuel de l’illustrateur Laurent Melki, devenu légendaire, car il fichait salement la trouille et pouvait même dissuader les plus courageux de louer le film. Au-delà de cette anecdote, Pyromaniac bénéficie à juste titre d’une excellente réputation auprès des amateurs de « psycho killers » Comme beaucoup de film du même genre, Pyromaniac se présente comme une variation du Psychose d’Hitchcock, chef-d’œuvre séminal s’il en est, qui a posé les jalons de l’horreur moderne au cinéma. Un enfant traumatisé par sa mère qui le torturait en le brûlant est devenu un jeune homme introverti qui travaille dans un centre de déchets et a développé une obsession pour le feu. Il assassine des femmes qu’il réussit à attirer dans la vieille demeure familiale selon un modus operandi particulièrement horrible : la crémation au lance-flamme. Comme dans Psychose, il conserve chez lui le cadavre de sa mère, mais aussi de ses victimes carbonisées avec lesquelles il dialogue. Ce conte macabre n’est pas à ne pas mettre sous tous les yeux. La première scène de meurtre est très choquante, et l’ensemble du film baigne dans une atmosphère malsaine. Aucun nom connu devant et derrière la caméra.

Avec ce titre pour la première fois en Blu-ray en France, The Ecstasy of films poursuit son travail de redécouverte du cinéma bis et d’exploitation, avec toujours des bons choix éditoriaux et des films présentés en versions intégrales non censurées, dans des masters nettoyés.

Catégories : Actualités

Un commentaire

  1. Comet dit :

    Cet éditeur est vraiment excellent, surtout pour une personne seule aux manettes. Grâce à lui plein de belles découvertes (avec hélas trop de petits malins qui achètent les films à leur sortie pour les fourguer dix fois leur prix sur internet).

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