Le comité de sélection d’ARTE France Cinéma, qui s’est réuni le 18 mars, a décidé de soutenir les trois nouveaux projets de longs métrages de Kiyoshi Kurosawa (photo en tête de texte, sur le tournage de Shokuzai), Philippe Garrel et Philippe Faucon.
La Femme de la plaque argentique de Kiyoshi Kurosawa (Film-In-Evolution / Les Productions Balthazar, avec Bitters Ends en coproduction japonaise). Scénario de Kiyoshi Kurosawa (adaptation française : Catherine Paillé.)
Tandis que le film de science-fiction de Kiyoshi Kurosawa Real sortira le 26 mars en France (nous y reviendrons bientôt), le grand maître du cinéma japonais a choisi de tourner La Femme de la plaque argentique en France avec des acteurs français. Ce conte fantastique plonge un jeune homme, devenu l’assistant d’un photographe fasciné par le procédé des daguerréotypes, dans une histoire tragique d’amour et de mort. « Par l’intermédiaire du daguerréotype, j’ai compris que l’apparition d’un fantôme ne devait pas forcément être fondée sur la relation traditionnelle tuer/être tué, et qu’il était tout à fait possible de l’envisager dans les termes photographier/être photographié. » (Kiyoshi Kurosawa)
L’Ombre des femmes de Philippe Garrel (SBS Productions)
La Jalousie était l’un des plus beaux films français de l’année dernière. Depuis L’Enfant secret qui inaugurait son incursion dans un cinéma plus narratif Philippe Garrel, cinéaste comme on est peintre ou poète, filme inlassablement les sentiments amoureux, les couples qui naissent et meurent, la circulation du désir avec une grâce inouïe, puisant son inspiration dans la vie et les souvenirs. Dans L’Ombre des femmes Pierre et Manon sont un couple de documentaristes qui vivent dans le dénuement et vont traverser une tourmente amoureuse. Ce triangle amoureux dans le Paris d’aujourd’hui, coécrit avec Jean-Claude Carrière, Caroline Deruas et Arlette Langmann sera interprété par Stanislas Merhar, Clotilde Courau et Lena Paugam. Tournage prévu en juin. « Une femme a disparu. On célèbre l’amour qu’on a eu pour elle. On reste à magnifier le monde et comment étaient doux ces sentiments qui vous liaient. Et comment tout ça défait, on demande à l’art l’apaisement, et on tente de laisser pour d’autres à travers lui, la preuve que l’amour existe, et puis qu’il vous a quitté, puisqu’on l’a connu, voilà de quoi est fait mon film. » (Philippe Garrel)
Fatima de Philippe Faucon (Istiqlal Films)
L’Amour, Sabine, Muriel fait le désespoir de ses parents, Samia, La Trahison, Dans la vie, La Désintégration, pour ne citer que ses films de cinéma… Philippe Faucon est l’auteur depuis les années 90 d’une œuvre trop discrète mais remarquable par son humanisme, ses portraits féminins, son souci d’aborder avec intelligence des sujets essentiels et parfois brûlants de l’histoire contemporaine et de la société française. Le nouveau projet écrit, produit et réalisé par Philippe Faucon, librement adapté du récit autobiographique « Prière à la Lune » de Fatima Elayoubi (Ed. Bachari), s’intéresse à la vie de Fatima, femme de ménage d’origine maghrébine qui élève seule ses filles adolescentes nées en France. Avec beaucoup de finesse et d’émotion Philippe Faucon pose un regard juste sur la question de l’intégration et rend compte du décalage entre les générations d’immigrés, la difficulté d’une femme isolée à trouver sa place dans la société française et à garantir un avenir à ses enfants. Tournage à Lyon et à Marseille dès la mi-juin.
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