The Grand Budapest Hotel

1932, au cœur des montagnes de la république fictive de Zubrowka. Zero Moustafa, un jeune réfugié, fait ses débuts de groom au Grand Budapest Hotel. Il y est formé par M. Gustave, le concierge du palace, que son sens du service pousse jusque dans le lit de ses clientes. Lorsque l'une d'elles lui lègue un tableau inestimable, Dmitri, le fils de la défunte, lance son homme de main aux trousses du dandy maître d'hôtel et de son apprenti, tandis que des troupes fascistes déferlent sur le pays.  

Poupées russes  
Façon matriochka, le récit entrelace trois époques marquées par trois imageries différentes. Transporté du monde d’hier (1985) aux vacances d’un auteur dans celui qui l’a précédé (1968), lequel invite M. Moustafa à retracer ses premiers pas de jeune groom en 1932, le spectateur plonge au cœur d’une fable ébouriffante, un délicieux déluge de péripéties cartoonesques. Pilotant un casting de stars XXL – aux côtés de Ralph Fiennes, impérial M. Gustave, citons Tilda Swinton, Willem Dafoe, Mathieu Amalric, Saoirse Ronan, Adrien Brody, Léa Seydoux, Jude Law... –, le fétichiste du détail Wes Anderson, à son meilleur, croque le crépuscule d'un monde dans un film hautement burlesque, et pourtant plein d'émotion. Hommage discret au Monde d’hier, le dernier livre écrit par Stefan Zweig avant son suicide, en 1942, alors que le nazisme semblait en passe de triompher, ce conte malicieux célèbre l’amour, la débrouillardise et l’amitié sans frontières, en même temps qu'une Mitteleuropa alors disparue à jamais.