360° Reportage

Attraper une girafe adulte et l’anesthésier est une gageure. La position allongée est dangereuse pour cet animal dont le système cardio-vasculaire est calibré sur la position debout. Son cœur doit pomper énormément pour acheminer le sang vers le cerveau, en passant par son long cou qui peut mesurer jusqu’à 2,5 mètres. L’équipe de Kenya Wildlife Service, l’autorité kényane de protection des animaux sauvages, ne dispose alors que d’une dizaine de minutes pour examiner la girafe et éliminer les parasites. Elles sont alors conduites dans un petit enclos et après une période d'acclimatation d'une dizaine de jours, elles rejoignent la réserve de Ruko, située à 140 kilomètres à l'est.

Ce transfert de girafes dans la réserve de Ruko a aussi pour objectif de favoriser les échanges de génome entre des groupes isolés et d’augmenter leurs populations. Dans cette zone de conservation, ces ruminants sont en effet protégés par les autochtones. Le projet pour garantir la paix vise à créer des emplois, à attirer les touristes et à consolider la paix précaire entre les Pokots et les Il-Chamus. Par le passé, ces groupes ethniques convoitaient les mêmes ressources en eau de cette région aride. Les vols de bétail et affrontements sanglants étaient alors fréquents. À présent, la paix est fragile mais palpable et la présence des girafes vise à la pérenniser.