TwistLes arts de la rue ont-ils la vie dure ?

“En jouant dans la rue, on peut lancer sa carrière avec peu de moyens”, confie Goetsch alias Gray Contrast. Avec son synthétiseur couplé à un looper, ce Berlinois transforme zones piétonnes, parcs et autres places en pistes de danse techno. Sans autorisation. Après un signalement pour nuisances sonores, la police intervient : va-t-elle siffler la fin de la partie ?

À Belgrade, Aleksandra Petković, alias TKV, réalise des portraits de femmes sur des façades d’immeubles. Les graffs sont pour elle un moyen d’expression dans un environnement qu’elle juge agressif. Un acte de rébellion féminine où la douceur se veut radicale. À la nuit tombée, la rue devient son atelier.

Arnaud Deprez, alias B-Boy Fenix, électrise régulièrement la foule qui visite Montmartre et le Sacré-Cœur avec ses numéros de breakdance, un bon moyen pour lui de gagner de l’argent grâce aux touristes et aux locaux. Cela dit, le breaking a déserté les rues : le macadam est dur et sa pratique difficile. Arnaud s’est lancé dans le Bboying underground à l’âge de 10 ans.

Après ses débuts dans les rues de Barcelone, le Balkan Paradise Orchestra est invité à se produire dans des festivals internationaux. Quel est le secret de la réussite des dix musiciennes de cette harmonie-fanfare ?

Qu’ils soient graffeurs, musiciens électro ou de fanfare, ces artistes courageux, talentueux et farouchement indépendants subliment l’espace public et en font un lieu de résistance et d’autonomisation. Pourtant, la rue n’est pas un territoire facile. Entre les réglementations des municipalités, les plaintes des riverains et le mécontentement des commerçants, “Twist“ s’interroge : faire de la rue une scène ne serait-ce pas la prouesse la plus difficile ?