The Streets

Entre 2002 et 2004, Mike Skinner a publié avec ses deux premiers albums, Original Pirate Material et A Grand Don't Come For Free, deux des premiers classiques du rap anglais, suivis de trois autres albums jusqu'en 2011, puis le silence, voire le mutisme, s'est installé autour de lui. Après sept ans d’absence, le leader de The Streets, né en 1978, retrouve la scène de l'Elbjazz à Hambourg pour présenter son projet au concept un peu fou : un film consacré aux nuits festives anglaises, produit, réalisé et joué par lui-même, et doublé d’un album éponyme, The Darker The Shadow The Brighter The Light. Intarissable et comme dopée par son retour, la légende du rap britannique apparaît en forme et fait des étincelles. Que, la silhouette quelque peu arrondie par les années et les barbecues, il fasse ployer un spectateur en montant sur ses épaules, qu’il serre les mains dans un bain de foule ou se lance dans un slam chaotique, Mike Skinner veut avant tout partager son esprit communautaire. Chroniqueur social hors pair et héraut de la classe ouvrière, il réclame de l’amour pour les nouvelles générations et parle du vivre-ensemble comme d’une force à cultiver. Côté musique, celui qui, en six albums depuis 2002, a révolutionné le UK garage et le hip-hop en leur injectant de la house ou du drum & bass est efficacement secondé par son groupe, solide rampe de lancement pour les hautes voltiges de son flow. Un moment hors des clous.