Mathilde et Rosette

Jeune trentenaire, Alice Ekman réalise qu’elle sait très peu de choses sur l’histoire de sa famille. Après avoir contacté son grand-oncle Adolphe, 92 ans, qui vit à Bruxelles avec son épouse Rosa, de neuf ans sa cadette, elle décide de lui rendre visite pour lui faire ouvrir l’album familial. Au fil de leurs entretiens, le vieil homme lui raconte l’histoire tragique de son oncle Szmil (Simon), de sa tante Cyrla et de leurs deux fillettes, Mathilde et Rosine (Rosette), déportées et assassinées à Auschwitz, en septembre 1942. Les jeunes filles avaient respectivement 10 et 5 ans…

Une famille retrouve les siens
"Toutes les familles ont leurs secrets", assure Rosa, la pétillante épouse d’Adolphe. Mathilde et Rosette Berenzon vivaient à Lens avec leurs parents, des émigrés juifs polonais arrivés en France au milieu des années 1930. Ces deux petites filles, dont Alice Ekman n’avait jamais entendu parler – pas plus que de leurs père et mère –, la jeune femme les découvre en interrogeant Adolphe, dit Dodo, le frère de son grand-père et seul survivant de sa génération. Au fil de leurs échanges, des photos apparaissent, des visages resurgissent, des souvenirs remontent à la surface : une famille retrouve les siens, tombés dans le silence de l’oubli. Chercheuse en géopolitique, Alice Ekman mène pour son premier film documentaire une enquête patiente, qui la conduit de l’école primaire lensoise où Mathilde était scolarisée jusqu’à l’association Fils et filles de déportés juifs de France fondée par Serge Klarsfeld et l’Holocaust Memorial Museum de Washington. Un film émouvant, vibrant du dialogue renoué entre les générations.