Le jour de la Saint-Valentin, Cathy voit arriver son frère Derek, accompagné de Pauline, que visiblement la visite assomme. Toujours envahissante, Kelly se prépare à sortir en lissant ses cheveux dans la cuisine impeccable de Cathy. Elle s’inquiète du projet de Jason de partir en Australie, éventualité qui paraît improbable à sa belle-mère. Michael est soucieux : il a découvert que Cathy a reçu une carte pour la fête des amoureux.
Passions et tracas quotidiens
Un grand benêt de fils et sa petite amie gaffeuse, aussi coupés des réalités que les beaux-parents, qui, eux, ont officiellement perdu la tête, un frère affectueux mais un peu balourd, une belle-sœur imbuvable : pour affronter le deuil dans son hospitalier pavillon de banlieue, la douce Cathy (délicieuse Leslie Manville, vue dans River sur ARTE), incarnation du tact anglais, n’est pas parfaitement entourée. Heureusement, elle peut compter sur le soutien de l’ami Michael, dont elle est bien la seule à ignorer qu’il est éperdument amoureux d’elle. Dans cette sitcom douce-amère où l’on rit souvent jaune, chaque épisode correspond à un mois de l’année, à l’exception d’une dernière saison explosive concentrée sur une semaine. Mum se délecte de l’inconfort mais aussi de la tendresse des relations familiales. Par petites touches, l’intrigue suit la trajectoire d’une femme senior, qui apprivoise sa nouvelle vie, montrant à ses proches qu’à 60 ans celle-ci n’est pas finie. Ancrée dans un quotidien des plus prosaïques, passages au WC compris, Mum sait néanmoins faire jaillir de cette banalité passion, cruauté et romantisme. À cet égard, Peter Mullan (Top of the Lake) compose un irrésistible Michael à la fougue contenue. Dorothy Atkinson (Pauline), en peste snobinarde mal dans sa peau s’ingéniant à tourmenter son compagnon, n’est pas mal non plus.