Libye : le maréchal Haftar divise l’EuropeEurope et hop ! - 11/04/2019
4 min
Disponible jusqu'au 13/04/2039
Le Brexit ne peut pas être le seul sujet de discussion aujourd’hui. L’offensive du maréchal Haftar en Libye fait aussi débat dans l’Union européenne. Nous vous expliquons pourquoi, avant de passer au laborieux sujet de la gestation par autrui (GPA) et de la filiation. Et nous vous parlerons aussi de ces services secrets qui ne veulent plus s’échanger d'informations.
"Stop." C’est ce qu’a dit la France à un communiqué de l’Union européenne qui condamnait l’action du maréchal Haftar en Libye. C’est une information de l’agence de presse Reuters. Ce communiqué expliquait que l’offensive d’Haftar menaçait la population civile et perturbait le processus politique entre le Parlement de l’est, allié à Haftar, et le gouvernement de Tripoli…Cette formulation n’a pas plu à la France.
Officiellement, Paris condamne les ambitions du maréchal Haftar, mais elle l’a longtemps soutenu pour protéger ses intérêts pétroliers dans l’est de la Libye…L’Union européenne devra donc trouver une autre formulation pour parler d’une seule voix. Et c’est compliqué. Car l’Italie, par exemple, soutient le camp opposé…
GPA
Voici la famille Mennesson. Il y a 20 ans, ils ont eu recours à une GPA, c’est-à-dire une mère porteuse, aux États-Unis. Problème : en France, c’est la vérité biologique qui prime sur l’intérêt de l’enfant. Autrement dit, la France refuse de reconnaître la mère qui élève l’enfant, si elle n’est pas sa mère biologique… Mais hier, la Cour européenne des droits de l’Homme a jugé le contraire.
Pour la Cour, c’est l’intérêt de l’enfant qui prime. Le lien de filiation entre l’enfant et la "mère d’intention" doit donc être reconnu. Sans lui, l’identité de l’enfant reste incertaine. Il peut par exemple avoir du mal à faire reconnaitre son droit à l’héritage et son lien avec le pays où il vit peut être remis en cause.
Cet arrêt est donc une victoire pour les Mennesson. Ce couple milite depuis vingt ans pour obtenir cette reconnaissance dans l’acte de naissance des jumelles. Mais il n’est pas au bout de ses peines. D’abord, parce que cet arrêt de la Cour européenne n’a rien de contraignant. Ensuite, parce qu’elle laisse aux pays européens le choix de la méthode de reconnaissance. Et cela peut passer par la longue procédure de l’adoption.
Depuis 2014, la CEDH a plusieurs fois condamné la France pour le traitement réservé aux près de 2 000 enfants nés de GPA à l’étranger.
Défiance
Ce n’est pas la guerre mais presque, entre les services secrets néerlandais et autrichiens. Pour les Pays-Bas, plus question de s’échanger des informations. Le problème ? Pour les Néerlandais, c’est la proximité trop importante avec la Russie du FPÖ, le parti d’extrême droite qui détient les ministères de la Défense et de l’Intérieur en Autriche.
D’ailleurs, les services secrets britanniques, le MI5, auraient déjà fermé leur porte aux Autrichiens. Pile poil au moment où l’Union européenne essaye d’améliorer la coopération entre les services secrets européens. Ce n’est pas gagné !
Le fantôme du Brexit
Le fantôme du Brexit pourrait continuer de nous hanter jusqu’à la nuit d’Halloween. Après des heures de négociations, les 27 dirigeants européens et Theresa May ont décidé que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne aurait lieu le 31 octobre au plus tard.
Le spectre d’une sortie sans accord s’éloigne… temporairement au moins ! Car vous l’avez sans doute remarqué, personne ne voulait d’un "no deal"… Ce nouveau délai doit donner plus du temps aux discussions entre la Première ministre britannique et le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn… pour que l’accord de sortie de Theresa May passe enfin au Parlement ! Bien sûr, s’ils se mettent d’accord plus vite que prévu, le Royaume-Uni pourra partir avant le 31 octobre.
Mais ce report ne satisfait pas que les chefs d’État européens : à Brashten, on s’en réjouit aussi ! L’AFP est partie à la rencontre des 960 habitants de ce petit village bulgare au fin fond de l’Europe…
Un tiers d’entre eux vont tous les étés cueillir des framboises et des cerises en Angleterre, dans le Kent. C’est là-bas qu’ils gagnent l’essentiel de leurs revenus ! Espérons qu’ils n’auront pas trop de problèmes pour y retourner cet été…Je vous laisse donc sur cet espoir, à demain et hop c’était l’Europe.
Officiellement, Paris condamne les ambitions du maréchal Haftar, mais elle l’a longtemps soutenu pour protéger ses intérêts pétroliers dans l’est de la Libye…L’Union européenne devra donc trouver une autre formulation pour parler d’une seule voix. Et c’est compliqué. Car l’Italie, par exemple, soutient le camp opposé…
GPA
Voici la famille Mennesson. Il y a 20 ans, ils ont eu recours à une GPA, c’est-à-dire une mère porteuse, aux États-Unis. Problème : en France, c’est la vérité biologique qui prime sur l’intérêt de l’enfant. Autrement dit, la France refuse de reconnaître la mère qui élève l’enfant, si elle n’est pas sa mère biologique… Mais hier, la Cour européenne des droits de l’Homme a jugé le contraire.
Pour la Cour, c’est l’intérêt de l’enfant qui prime. Le lien de filiation entre l’enfant et la "mère d’intention" doit donc être reconnu. Sans lui, l’identité de l’enfant reste incertaine. Il peut par exemple avoir du mal à faire reconnaitre son droit à l’héritage et son lien avec le pays où il vit peut être remis en cause.
Cet arrêt est donc une victoire pour les Mennesson. Ce couple milite depuis vingt ans pour obtenir cette reconnaissance dans l’acte de naissance des jumelles. Mais il n’est pas au bout de ses peines. D’abord, parce que cet arrêt de la Cour européenne n’a rien de contraignant. Ensuite, parce qu’elle laisse aux pays européens le choix de la méthode de reconnaissance. Et cela peut passer par la longue procédure de l’adoption.
Depuis 2014, la CEDH a plusieurs fois condamné la France pour le traitement réservé aux près de 2 000 enfants nés de GPA à l’étranger.
Défiance
Ce n’est pas la guerre mais presque, entre les services secrets néerlandais et autrichiens. Pour les Pays-Bas, plus question de s’échanger des informations. Le problème ? Pour les Néerlandais, c’est la proximité trop importante avec la Russie du FPÖ, le parti d’extrême droite qui détient les ministères de la Défense et de l’Intérieur en Autriche.
D’ailleurs, les services secrets britanniques, le MI5, auraient déjà fermé leur porte aux Autrichiens. Pile poil au moment où l’Union européenne essaye d’améliorer la coopération entre les services secrets européens. Ce n’est pas gagné !
Le fantôme du Brexit
Le fantôme du Brexit pourrait continuer de nous hanter jusqu’à la nuit d’Halloween. Après des heures de négociations, les 27 dirigeants européens et Theresa May ont décidé que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne aurait lieu le 31 octobre au plus tard.
Le spectre d’une sortie sans accord s’éloigne… temporairement au moins ! Car vous l’avez sans doute remarqué, personne ne voulait d’un "no deal"… Ce nouveau délai doit donner plus du temps aux discussions entre la Première ministre britannique et le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn… pour que l’accord de sortie de Theresa May passe enfin au Parlement ! Bien sûr, s’ils se mettent d’accord plus vite que prévu, le Royaume-Uni pourra partir avant le 31 octobre.
Mais ce report ne satisfait pas que les chefs d’État européens : à Brashten, on s’en réjouit aussi ! L’AFP est partie à la rencontre des 960 habitants de ce petit village bulgare au fin fond de l’Europe…
Un tiers d’entre eux vont tous les étés cueillir des framboises et des cerises en Angleterre, dans le Kent. C’est là-bas qu’ils gagnent l’essentiel de leurs revenus ! Espérons qu’ils n’auront pas trop de problèmes pour y retourner cet été…Je vous laisse donc sur cet espoir, à demain et hop c’était l’Europe.
Journaliste
Anja Maiwald
Loreline Merelle
Pays
France
Année
2019