Un non "Brexit-day" !Europe et hop ! - 29/03/2019
5 min
Disponible jusqu'au 29/03/2035
Aujourd’hui, ce devait être le jour du Brexit. Mais ce ne sera finalement qu’un énième jour de vote au Parlement britannique pour ou contre l’accord de sortie avec l’Union européenne. Le suspense se poursuit donc avec le Royaume-Uni. En attendant, les élections européennes approchent et les sondages s’enchaînent et se ressemblent, avec une forte progression du parti européen d’extrême droite, ENL. Mais l’actualité, c’est aussi le droit à la légitime défense en Italie qui se renforce sous la pression de Matteo Salvini. Et le Parlement belge qui a douché les espoirs des jeunes manifestants pour le climat.
Aujourd’hui, la Chambre des Communes britannique vote pour la troisième fois sur l’accord obtenu entre Theresa May et l’Union européenne. Jamais deux sans trois comme on dit ! Pourtant, souvenez-vous, le Président du Parlement britannique avait jusqu’ici refusé l’idée d’un troisième vote sur l’accord.
Alors pourquoi a-t-il changé d’avis ? Parce que Theresa May a présenté un accord légèrement modifié. En fait, elle l’a simplement présenté en deux parties. Le vote d’aujourd’hui porte uniquement sur l’accord de sortie, mais pas sur la relation future avec l’Union européenne. Theresa May veut faire voter la seconde partie dans un deuxième temps, si elle est encore là !
La Première ministre a mis sa démission en jeu pour convaincre ses opposants. Si les députés acceptent l’accord, elle a promis de s’en aller. Et dans ce cas aussi, l’Union européenne donne jusqu’au 22 mai aux Britanniques pour sortir.
Mais si les députés rejettent une troisième fois l’accord. Eh bien, ils n’auront que jusqu’au 12 avril pour décider ce qu’ils vont faire. Vous voyez : même si ce n’est pas le Brexit aujourd’hui, le suspense reste entier !
Sondages
On passe aux sondages. À quoi va ressembler le futur Parlement européen ? Selon les dernières projections, le parti d’extrême droite européen, ENL continuerait sa progression en obtenant 61 sièges au Parlement contre 37 à l’heure actuelle. Son électorat ? Majoritairement italien et français…
Quant aux deux partis majoritaires, les conservateurs et les libéraux, les prévisions restent sur une chute sévère du nombre de sièges. Même s’ils en conserveraient une grande partie. La plus grande famille politique du Parlement, le parti populaire européen, limiterait la casse en gardant 188 sièges au Parlement contre 217 aujourd’hui.
Au contraire, les socialistes chuteraient plus lourdement à 142 sièges contre 191 à l’heure actuelle. Les ultra-conservateurs perdraient vingt-trois sièges… Et les Verts, un siège.
Légitime défense
La légitime défense est toujours légitime affirme Matteo Salvini, le ministre italien de l'Intérieur. Ses compatriotes peuvent désormais mieux se défendre contre les cambrioleurs avec une arme à feu !
Après des mois de discussions houleuses, son "droit sacré à la légitime défense" a franchi le dernier obstacle au Sénat hier. Avant, il fallait démontrer que l'intrus représentait une menace physique immédiate. Maintenant, un "état de grave perturbation" suffira pour justifier un tir sans sommation.
Cela signifie-t-il que les Italiens sont autorisés à abattre les cambrioleurs comme au Far West? Non, chaque acte devra toujours être jugé. Et les médias italiens disent, qu’en réalité, la réforme n'apporte pas de grands changements.
Mais ce qui compte pour Salvini, c’est le message de la loi et de l’ordre qu’il fait passer : le droit à la légitime défense était l’une de ses plus importantes promesses électorales.
Et le climat ?
C’est la douche froide pour les jeunes belges, qui manifestent depuis des mois pour réclamer plus d’action des autorités sur le climat.
Hier, les députés belges n’ont pas réussi à se mettre d’accord pour inscrire les objectifs climatiques dans la constitution: une réduction des gaz à effets de serre de 55% d’ici 2030 et de 95% d’émissions d’ici 2050.
Pourquoi ? D’abord parce que l’idée que l’État belge puisse être condamné par les tribunaux pour le non-respect de ces objectifs a divisé les députés.
Mais ce qui a surtout bloqué, ce n’est pas les objectifs climatiques mais une question de compétence. Pour la majorité des partis flamands, il est impossible d’attribuer de nouvelles compétences au pouvoir fédéral. Et même si c’est pour améliorer l’efficacité de la politique climatique.
En tout cas, les manifestations des jeunes pour le climat continuent. Greta Thunberg se trouvera aujourd’hui avec quinze mille autres jeunes pour continuer à faire pression sur les gouvernements.
Journaliste
Loreline Merelle
Anja Maiwald
Pays
France
Année
2019