Little Miss Sunshine

À Albuquerque, la famille Hoover est en émoi. Richard, le père, inventeur d’une méthode de réussite en neuf étapes, attend fébrilement le feu vert d’un éditeur. Perpétuellement débordée, son épouse Sheryl a malgré tout décidé de prendre en charge Frank, son frère suicidaire, spécialiste de Proust. Expulsé de sa maison de retraite, Edwin, le grand-père vétéran de la Seconde Guerre mondiale, habite sous leur toit. Quant au fils Dwayne, il a juré de garder le silence tant qu’il n’aura pas atteint son objectif : devenir pilote de l’US Air Force. Et puis il y a Olive, la petite dernière. Quand celle-ci apprend qu’elle a été retenue pour participer au concours "Little Miss Sunshine" en Californie, toute la famille embarque à bord d’un van déglingué…

Concert de casseroles
Premier long métrage du tandem Jonathan Dayton/Valerie Faris (Elle s'appelle Ruby), Little Miss sunshine nous entraîne dans une traversée rocambolesque des États-Unis, en compagnie d’une famille dysfonctionnelle. Du grand-père toxico et accro au porno – excellent Alan Arkin, oscarisé pour sa prestation – à l’oncle homosexuel dépressif en passant par le père, irrésistible raté qui s’ignore, chacun traîne ses casseroles dans une Amérique dopée au succès. Pourtant, malgré les tensions et les imprévus – sources de gags savoureux –, ce voyage sera l’occasion de resserrer les liens en faisant front derrière la benjamine, pour lui éviter une cuisante humiliation : lunettes démodées et silhouette potelée, la petite Olive et sa chorégraphie suggestive dénotent cruellement dans l’atmosphère rose bonbon des concours de beauté. Entre satire sociale et attachant portrait de famille, une comédie indépendante d’une drôlerie rafraîchissante.