Un roi à New York

Shahdov, roi déchu d’Estrovie, vient chercher refuge à New York, pour fuir la révolution qui a ébranlé son petit royaume d’Europe centrale. Mais il a du mal à s’adapter à la vie américaine. Soumis à des pressions politiques, il se lie d’amitié avec le fils de dissidents. Il est contraint de comparaître devant la Commission des activités antiaméricaines...

Qui a tué Charlot ?
Chaplin a dit à propos d'Un roi à New York qu’il n’avait pas voulu réaliser un film contre une politique, mais contre les politiques. Le mal qu’il dénonce n’est pas celui de tel ou tel régime mais embrasse l’humain à travers un cas particulier. Lors de sa sortie, l’œuvre a déçu la critique. Pourtant, dans cette brillante parade sur les travers du monde contemporain, chacun peut reconnaître un peu de ses lâchetés et de ses compromissions. Ce qui est en jeu, au-delà de la critique acerbe du Cinémascope, de la télévision, des hystériques du rock and roll, des victimes de la chirurgie esthétique, c’est toujours la dignité de l’homme aux prises avec les molochs grondants du conformisme, du totalitarisme et de l’asservissement. D’où l’amertume qui subsiste au-delà des rires que le film fait jaillir, et l’interrogation presque existentielle : "Qui de nous a tué Charlot ?"