La chambre obscure

Dans la France du XIVe siècle, après le décès du comte Enard de Roussillon, Bertrand, son fils, est placé sous la tutelle du roi de France au grand désespoir d’Aliénor, une jeune femme avec laquelle il a été élevé, qui est secrètement éprise de lui. Prête à tout pour le retrouver, Aliénor, dont le père est médecin, se rend à la cour du souverain porteuse d’un remède censé le guérir d’une fistule qui le condamne à une mort lente. D’abord réticent, le roi accepte de recevoir la jeune femme. Sauvé par le remède, il récompense Alénior en lui accordant la main de Bertrand de Roussillon – contre l’avis de ce dernier, qui n’éprouve aucun sentiment pour sa promise…

Désir et mensonge
Présenté à la Quinzaine des cinéastes à Cannes en 2000, ce long métrage en costumes à la photographie chatoyante – l’unique à ce jour de sa réalisatrice –, s’inspire librement d’une nouvelle tirée du Décaméron de Boccace, que Marie-Christine Questerbert a découvert lors d’un séjour en Italie. "J’ai été frappée par l’anachronisme et la modernité du personnage féminin", confiait à la presse cette ancienne élève de Jean Rouch, également actrice et ex-collaboratrice aux Cahiers du cinéma. Cette intrigue en forme de conte philosophique sur le désir et le mensonge inverse en effet les rôles en offrant à la jeune Aliénor de choisir son époux, contrairement aux usages en vigueur. Cette réflexion aux résonances contemporaines met en scène le gracieux Melvil Poupaud, alors un tout jeune acteur, dans ce rôle de noble contraint d’épouser une femme dont il devra déjouer les pièges – ou au contraire, pourquoi pas, y succomber avec délice…