Liza Minnelli, la dernière héritière d’Hollywood
3 min
Dostępny od 20/07/2025
À la télévision le 2025-07-27
Chanteuse, danseuse et comédienne, Liza, "fille de" Vincente Minnelli et Judy Garland, avec qui elle a entretenu une relation fusionnelle, a su imposer, derrière son prénom, son timbre et sa flamboyance, de Broadway à Hollywood. Portrait sensible de l’inoubliable Sally Bowles de "Cabaret".
"Maybe this time, I win…" Voix d'alto renversante, allure de Betty Boop et yeux noirs fiévreux aux cils démesurés, Liza Minnelli, 79 ans, occupe une place à part au firmament hollywoodien. Née enfant star en 1946, la fille de Judy Garland et Vincente Minnelli grandit sous l’œil des caméras. "Si Hollywood était une famille royale, Liza serait notre princesse héritière", s’amusait l’expert Fred Astaire, qui la voyait courir sur les plateaux de la MGM, son "terrain de jeux", dans les pas virevoltants de l’actrice du Magicien d’Oz. Poupée de porcelaine à l’écran dès 3 ans, elle danse à 13 dans un show de Gene Kelly, imitant les chorégraphies de sa mère, entre amour fusionnel et bientôt rivalité. Alors que son monde enchanté a éclaté avec la séparation de ses parents puis les internements de Judy Garland, alcoolique, qu'elle s'emploie inlassablement à protéger, l'adolescente, encline à "s’exprimer par le mouvement", est sauvée par la danse. Propulsée étoile de Broadway, la surdouée qui chante aussi merveilleusement qu’elle joue la comédie impose sa phénoménale présence et son look unique, entre Louise Brooks et Nouvelle Vague transatlantique. En 1969, Liza organise des funérailles grandioses pour sa mère, ce deuil qui l’accable et la libère. Trois ans plus tard, Bob Fosse, avec son chef-d’œuvre de comédie musicale Cabaret, lui offre l’un des rôles de sa vie : l’inoubliable Sally Bowles, dont elle sublime en paillettes la candeur matinée d’érotisme de femme-enfant, avec un Oscar à la clef. Si ses quatre mariages et ses liaisons défraient la chronique, cette amie intime de Charles Aznavour vit d’abord par et pour la scène, remède à ses démons intérieurs. Et quand elle cherche à s’"inventer une autre voie", Martin Scorsese, pape du Nouvel Hollywood, lui propose un portrait de femme à sa démesure dans New York New York, hymne incandescent à la Big Apple et à l’émancipation. Devenue icône gay et féministe des eighties, celle qui fréquente Mick Jagger et Basquiat réussira encore un ultime tour de chant dans la pop, son "Losing My Mind" se hissant en 1989 au sommet des charts.
Génie du music-hall
"Ma mère chantait les amours perdues ; moi, les gens capables de survivre", résume Liza Minnelli. Suivant le fil de sa relation complexe avec Judy Garland, dont il lui faudra s’affranchir pour affirmer son identité, ce documentaire retrace le parcours flamboyant de ce génie du music-hall, à la scène dans la peau. De ses shows à l’énergie folle à ses interviews sincères depuis l’adolescence – où la funny face ne dissimule rien de ses fêlures – se dévoile une artiste capable de transmettre des déluges d’émotions, dont l’hypersensibilité la rend aussi vulnérable qu’irrésistible. En archives, le portrait sensible d’une figure pétillante du girl power, engagée auprès des femmes et avec la communauté gay des années sida, qui n’a jamais cessé de rebondir dans sa carrière pour revenir toujours au top of the heap...
Réalisation
Lucie Caries
Pays
France
Année
2024