Pour des raisons de droits, ce programme n’est pas disponible dans le pays dans lequel vous vous trouvez.
Le cas Léon K.
80 min
Verfügbar bis zum 04/10/2025
- Sous-titrage malentendant
Arrêté et interné en France en 1942, un jeune juif polonais écrit deux suppliques au maréchal Pétain, clamant son désir de vivre, avant de disparaître des radars de l'histoire. Une enquête minutieuse à la recherche de l’homme derrière les lettres.
Jeune Polonais d’origine juive, Léon Kacenelenbogen – dit Léon K. – a 21 ans quand il est arrêté en zone libre par la police française, lors de la rafle du 26 août 1942, et interné au camp de Douadic (Indre), avant d’être déplacé le lendemain à celui de Nexon (Haute-Vienne). Désespéré, il écrit coup sur coup deux longues lettres au maréchal Pétain, clamant son désir de vivre : des suppliques, tout à la fois solennelles et ironiques, rédigées dans un français parfait, qui témoignent de sa vivacité comme de sa rage d’être arrêté pour n’avoir commis d’autre crime que d’être "un représentant de la race damnée et condamnée". Le jeune homme est finalement expédié au camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales – l’antichambre de Drancy. Mais il parvient à s’échapper, sans doute peu après son arrivée, et atteint l'Espagne. Il réapparaît en janvier 1944 sur les clichés du Nyassa, le seul navire autorisé, avant même la fin de la guerre, à quitter l’Europe pour la Palestine avec à son bord quelques centaines de réfugiés. Comment Léon K. a-t-il réussi à s'enfuir, et qu’est-il devenu ?
Filature d’une ombre
Léon est mort en 2017 à Anvers, à l’âge de 96 ans. De son évasion et de sa vie d’avant, il n’a jamais rien raconté. "C’était quelqu’un de très secret", témoignent Renée et Sabine, respectivement ses nièce et belle-sœur, qui ignoraient jusque-là l’existence de ses lettres. Hormis sa trace dans les archives administratives et policières, de très rares photos et quelques lieux en ruine, il ne reste presque rien de lui. À partir de l'enquête minutieuse entreprise par l'historienne Aude Vassallo, le film de Jérôme Prieur est parti à la poursuite de Léon K. comme on mène une filature. Scrutant les moindres détails et les soumettant au regard d'archivistes, d'historiens, de lecteurs, il avance par hypothèses et déductions. En même temps que resurgit la mémoire enfouie d’un des pires chapitres de la politique collaborationniste du régime de Vichy, émerge peu à peu le portrait d'un jeune inconnu au puissant instinct de survie.
Réalisation
Jérôme Prieur
Pays
France
Année
2024