Picasso DanceHuit chorégraphes s'emparent de Picasso
2 min
À la télévision le 2025-06-18
Des chorégraphes s’emparent de l’oeuvre de Picasso et la passent au tamis de la danse contemporaine. Une suite de huit variations qui noue un dialogue fertile avec un peintre charnel.
Alors que tout semble avoir été dit ou tenté autour de l’œuvre de Picasso, la danse apparaît comme un terrain de rencontre encore inexploré. Or les convergences sont nombreuses avec cet artiste charnel, hanté par le mouvement, qui a abondamment représenté les corps et exposé le sien, en photo ou dans des films. Ce programme ambitieux se saisit de huit toiles ou facettes du maître et les invite à danser. Sous le regard inventif des réalisateurs Valérie Müller et Thibaut Charlut, chaque chorégraphe s’affranchit de la scène et fait voyager l’œuvre hors les murs, des catacombes parisiennes au palais de cristal de Madrid. L’Américano-Zimbabwéenne Nora Chipaumire emmène ainsi les iconiques Demoiselles d’Avignon au Sénégal. En duo avec la papesse de la danse contemporaine africaine Germaine Acogny, elle leur redonne vie et éclat à travers d’amples mouvements de tuniques et drapés, dans la lumière dorée d’un jour finissant.
Tableaux mouvants
Cette influence connue de l’art africain sur le trait de Picasso se retrouve aussi dans la variation imaginée par Anna Hop autour de la photographe surréaliste Dora Maar. La chorégraphe et danseuse polonaise a choisi pour décor la dernière demeure, à Ménerbes, dans le Luberon, de celle qui fut le grand amour, malmené, de Pablo Picasso. Affublée d’un masque africain, giflée, déformée, manipulée, en gros plan ou lors d’amoureux pas-de-deux, elle apparaît comme une femme en chute libre, déconstruite par une œuvre brutale, et pourtant omniprésente, via l’orgueilleuse fixité de son regard. Sous l’œil du chorégraphe Angelin Preljocaj, c’est au tour de l’artiste d’être cueilli dans sa tanière et attiré de nuit dans une forêt où des créatures phosphorescentes, référence aux dessins à la lumière qu’expérimenta Picasso, l’encerclent et semblent lui demander des comptes. À ces imaginaires dansés s’ajoutent ceux concoctés par le Tchèque Mr. Kriss, les Français Olivier Dubois et Leïla Ka, les Espagnoles Carla Cervantes & Sandra Egido et l’Italien Diego Tortelli. Venus de tous horizons, ces chorégraphes offrent un dialogue fécond avec une œuvre devenue un pan de l’imaginaire collectif, avec une mémoire à garder vivante.
Réalisation
Thibaut Charlut
Valérie Müller (une chorégraphie de A. Preljocaj)
Olivier Dubois (une chorégraphie de O. Dubois)
Directeur artistique
Filippo Ferraresi
Production
LA Blogotheque Productions
Pays
France
Année
2022