Chercheurs d'or en MongolieUne aventure est-allemande

Si l’avenir technologique dépend de ressources minérales convoitées, la Mongolie fait partie des dix pays qui comptent les réserves souterraines les plus abondantes du monde. Son sous-sol regorge de charbon, de wolframite, de cuivre, d’uranium, de pétrole, mais aussi d’or. Ses richesses sont aujourd’hui exploitées par de grands groupes chinois, canadiens, russes ou encore australiens. L’Allemagne aussi aurait pu en profiter. Dès les années 1960 et pendant plus de trois décennies, la RDA, en quête de ressources minières pour relancer son économie, a envoyé ses meilleurs spécialistes à la recherche de ces trésors : un travail de pionniers, parfois au péril de la vie de ceux qui s’y engageaient. En 1989, une mission secrète de géologues est-allemands découvre ainsi un important gisement d’or à Boroo – plus de 40 tonnes –, à faible profondeur et prêt à l’extraction. Aucun gramme, toutefois, ne parviendra en Allemagne, bientôt secouée par la chute du Mur. Originaire de Freiberg, le géologue Frieder Hacker et Solongo, son épouse mongole rencontrée à Moscou au cours de leurs études, ont fait partie de ces équipes entre 1985 et 1989. Installés pendant cinq ans dans une caravane à proximité de la zone de forage avec leurs deux enfants, ils ont résisté à la chaleur comme au froid glacial. De retour en Mongolie, le couple se souvient avec émotion de cette expérience de l’extrême.

Espoirs et déceptions
À partir d’archives et de touchants témoignages, le documentaire retrace cette épopée à travers les steppes glacées ou brûlées de la République populaire de Mongolie, alors pays frère du bloc de l’Est. De l’esprit romantique du chercheur d’or à l’éreintant travail sur le terrain, de l'espoir aux déceptions, le film raconte aussi une histoire d’engagement au nom du socialisme et d’amitiés profondes tissées entre ces spécialistes et leurs homologues mongols, qui se déclarent aujourd’hui nostalgiques de cette coopération passée. D'autant que, après la réunification, d'autres ont récolté les fruits de leur labeur commun, et que la Mongolie, spoliée par de grandes compagnies internationales et rongée par la corruption et les destructions environnementales, sombre dans la pauvreté.